La vie de nos partenaires


Des nouvelles de Xavier et Thomas - Octobre2023


Même si les températures actuelles pourraient nous en faire douter, c'est bien l'automne! Et de nouveau une année exceptionnelle avec des températures dépassant tout ce que chacun de nous n'a jamais vécu à cette époque. Mais les pluies régulières et les températures de la saison qui vient de passer en font certainement une des meilleures que nous avons vécu depuis mon installation.

 

Cette année, l'équipe de la ferme était encore très efficace dans une belle ambiance qui nous a permis de réaliser cette saison agréablement malgré un travail acharné! Moi et Thomas, avec Romain et Tanneguy à ses cotés étions cette année encore accompagnés de Jean qui termine sa saison dans quelques mois. Nous avons intégré le très joli programme de compagnonnage de l'association Fermes d'Avenir qui nous a permis d'inclure 2 porteuses ou porteurs de projet à l'équipe de mars à septembre. Ce programme vient de se conclure avec la certification des stagiaires qui ont fait le tour de plusieurs fermes.

 

Si tout se passe bien dans les prochaines semaines, nos récoltes vont être superbes. Seuls les choux les plus précoces n'ont pas survécu aux habituelles attaques d'altises et les betteraves n'ont pas réussi leur percée. Nous avons décidé en début de saison de faire moins de pommes de terres que d'habitude pour casser les rotations régulières et tenter d'épuiser les quelques maladies que nous vivons chaque année (mildiou, doryphore). Mais tous les autres légumes vont particulièrement charger nos réserves avec de très nombreux poireaux, des céleris bien réussis qui vont devoir être récoltés avant les gels, de magnifiques radis hivernaux et navets, de très belles carottes sont déjà engrangées et les verdures commencent déjà à remplir la serre. Bien sûr tant que l'été se prolonge nous arriverons de temps en temps avec tomates, aubergines et poivrons et comme d'habitude ce sont les tomates vertes qui marqueront la fin des légumes fruits d'été. Les habituelles et si diverses courges prendront le relai.

 

Cette année est marquée par des projets qui vont changer l'avenir de la ferme. Tout d'abord nous avons réalisé un financement participatif pour améliorer encore notre écosystème cultivé en plantant des arbres et en creusant des mares nouvelles en particulier. Ce sont 73 contributeurs, bien souvent déjà partenaires de la ferme qui ont permis de récolter 6 652€, doublé par la ville de Paris dans le cadre de son programme Nourrir Paris réservé aux fermes de la région qui nourrissent la capitale.

En parallèle, et de façon imprévue nous avons repris un très beau verger qu'un collègue devait céder pour raison de santé. Aussi comme vous le savez nous avons proposé un contrat de pommes dès ce mois d'octobre. Le nombre de parts n'est pas du tout atteint et il est donc possible de poursuivre les recrutements! Nous vous apporterons les toutes premières pommes fraîches cette semaine sans savoir encore le résultat de la récolte puisque nous avons démarré avec les tous premiers arbres mais elle se déroulera jusqu'en décembre. Ce verger a un caractère patrimonial avec des arbres qui ont jusqu'à 60 ans et des variétés presque exclusivement franciliennes et parfois quasiment inconnues : Landscailler, Rousseau, Vérité, Gendreville, Fleurytard, Farm.... plantés dans une ambiance de sous bois puisqu'ils sont surmontés de chênes, noyers, frêne...

 

Voilà venu le moment du bilan de l'année que nous savons bien équilibré dans les livraisons cette année, nous réaliserons le bilan précis dans les prochaines semaines. Nous repartirons globalement dans les mêmes conditions l'an prochain bien qu'il sera nécessaire de prendre en compte l'impact du contexte économique sur notre équilibre économique.


Des nouvelles de Xavier et Thomas - Mars 2023


Avant l'arrivée du printemps, je vous transmets des petites nouvelles des champs.

Nous avons repris l'année dans une nouvelle configuration, avec 2 AMAPs à Paris au lieu de trois, une nouvelle AMAP locale à Augers-en-Brie et toujours l'Echalote de Toulotte à Rebais. Les livraisons parisiennes sont plus sereines, sociales et reposantes.
Nos autres partenaires restaurants, Roche Bobois avec leur engagement et leur fidélité nous permettent aussi cette nouvelle configuration et une viabilité économique rassurante.
En parallèle nous avons toujours le défi d'équilibrer le coût des livraisons et ce n'est pas évident.

Nous arrivons au cœur de la période la plus creuse avec des stocks épuisés et une production qui n'a pas encore démarré et ce sont cette année encore les endives qui nous permettent de traverser l'hiver bien aidé par les courges au rendez-vous cette année et avec les poireaux qui ont particulièrement bien réussi.

Nous envisageons de placer les deux "jokers" de livraison au contrat sans entraver l'acheminement des produits de nos collègues. Les dates qui s'imposent sont : le 30 mars et le 13 avril sachant que nous nous arrêterons comme prévu durant les vacances de pâques pour une reprise hebdomadaire à leur issue.

Lors des renouvellements de contrats, les amapiens avaient la possibilité de participer financièrement à la plantation d'arbres. Avec une dizaine d'Amapiens pour 150€, nous pourrons planter une demie douzaine d'arbres. Nous allons certainement planter 4 à 6 arbres structurants à l'entrée de la ferme pour y améliorer le paysage et, bien que probablement non nourrissants pour les humains; ils seront un formidable gîte pour les oiseaux, la faune et la flore du sol ainsi que les arthropodes.
Le verger de fruitiers planté en 2018 et 2019 n'a pas produit l'an dernier pour des raisons sanitaires. Nous avons subit une attaque très massive de chenille : la livrée des forêts; qui a dévoré 100% des jeunes fruits, des feuilles sans pour autant avoir leur peau! Ces derniers jours, nous avons agit et entretenu les arbres en espérant prévenir une telle attaque. Nous ne sommes toutefois pas à l'abri d'un gel tardif.

Depuis presque 2 ans maintenant j'ai décidé de passer moins de temps aux travaux des champs pour diverses raisons et en particulier de santé. J'y consacre donc la moitié de mon temps et j'enseigne l'autre moitié. Notre équipe est bien étoffée avec Thomas qui évolue dans son poste et dirige de sa main de maître les cultures. Il fêtera bientôt ses 4 ans à la ferme. Tanneguy en CDI à mi-temps nous accompagne parfaitement depuis 2021 et Jean reviens pour la saison jusqu'à fin septembre. Romain installe sa place à la ferme pour rester avec nous à long terme et nous devrons pour cela relever le défi d'une production compatible avec la création de ce poste.
Enfin, nous nous sommes engagé avec l'association Fermes d'Avenir dans un programme de compagnonnage pour lequel nous accueillons 2 stagiaires sur des périodes de 2 mois consécutives dans un cadre de formation agricole parfois en vue d'une installation.

Au vu de l'équipe stable que nous avons constituée et de nos configurations familiales nous n'allons probablement pas organiser de journées à la ferme avec assiduité. Comme depuis 2015, notre ferme vous est ouverte à nos heures de travail du lundi au vendredi pour venir partager une journée avec nous. Nous travaillons la plupart des jours fériés quand la saison à démarré et nous vous invitons à venir durant ces moments en nous prévenant deux jours avant.

J'entre dans ma huitième saison et de nombreux amapiens sont à mes cotés depuis le début de cette aventure à la fois délicate et passionnante. Et cette année 2023 ne fait pas exception puisque la météo de ce début d'année est "Exceptionnelle" comme les sept précédentes. Nous avons vu notre terre, inhabituellement réessuyée pour un mois de février tandis que l'eau tant attendu est arrivée en masse. Nos bassins, mare et quelques bricolages nous permettent de stocker une quantité d'eau de pluie toujours plus importante en vue de nos besoins estivaux. Nous réfléchissons à améliorer encore cette autonomie sans avoir à puiser dans les eaux souterraines.

Merci pour la fidélité dont vous faites preuve avec la ferme, les AMAPs sont notre solidité pour une entreprise toujours incertaine face au climat surprenant et aux logiques commerciales habituellement en vigueur.


Des nouvelles d'Alexandre - Mars 2023


J'espère que cette année sera meilleure que celle qui vient de s'écouler ... Ce n'est pas très positif mais cette année passée a été marquée par une très forte inflation, l'explosion de mes coûts de production (et la baisse drastique de mon salaire afin de pouvoir continuer à payer mes fournisseurs) et surtout par un climat pas extrêmement chaud...Et très inquiétant !!

Et bien-sûr avec une nouvelle crise de la grippe aviaire...comme chaque année maintenant ;(

 

Je vous propose un bilan en 3 parties avec la production de volailles de chairs, la production d'œufs et un bref bilan économique et commercial.

 

Concernant la production de volailles de chairs. Cela ne s'est pas très bien passé cette année pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, plus d'une centaine de mes volailles ont disparus début 2022 ce qui a fichu un sacré bazar dans mon planning de livraison et de production. J'ai annulé et reporté pas mal de livraisons.

Je ne sais toujours pas ce qu'il s'est passé. Il peut s'agir d'un vol, d'une attaque de nuisible ou d'une erreur du couvoir qui me livre les poussins. Je penche plutôt pour une erreur sur la livraison des poussins car je n'ai pas vu de trace d'effraction ni de pagaille qu'aurait pu laisser un nuisible. Toujours est-il que cela représente soit une perte soit un manque à gagner...

Ensuite comme chaque année de sécheresse et de fortes chaleurs, les poulets ont été victimes d'attaques de buses. Pour rappel les buses sont des animaux protégés, il est donc interdit de les chasser. J'ai bien essayé de les effrayer mais ça n'a pas fonctionné.

J'ai l'impression que les buses sont d'autant plus agressives que le climat est extrême. Sans être un spécialiste, je pense qu'elles ont du mal à se nourrir lors d'étés trop chauds et trop secs et qu'elles se tournent d'autant plus vers les volailles...Malheureusement !!

J'estime à plus de 100 bêtes qui ont ainsi été mangées entre juillet et octobre. Ça n'a donc pas arrangé mes problématiques de planning de livraison ni mes problèmes d'argent.

Enfin nous avons vécu une des années les plus chaude et les plus sèche depuis 50 ans et cela n'a pas été sans conséquence sur l'alimentation et le poids des volailles. En effet les volailles n'ont pas bien mangé à certain moment important de leur croissance ou de manière non linéaire ce qui a fait que j'ai eu énormément de bête en dessous d'1,5kg . Sur certaines bandes j'ai eu plus de 50% de tout petits poulets contre 5% en temps normal. Vous avez pu le constater par vous-même, les poulets étaient trop petits durant les livraisons d’août , septembre, octobre et jusque mi-novembre.

Pour rappel l'engagement du contrat est d'1,9kg de moyenne par volaille livrée à l'année. Ces dernières années j'ai souvent dépassé les 2,1kg de moyenne livrée soit un gain de 200g pour vous par volaille et par livraison. En cette fin d'année pour les contrats qui se sont étalés entre janvier et décembre, on finit l'année à 1,950kg/volaille en moyenne. L'objectif premier qu'est le respect de notre engagement est atteint mais le poids des volailles d'après l'été était vraiment trop faible. Depuis janvier les poulets sont à l'inverse plus lourd que prévu....

Pour conclure, j'ai donc réussi (assez péniblement) à tenir mes engagements et il me reste encore 3 amaps auxquelles il manque une livraison.

Malgré la nouvelle épidémie de grippe aviaire, j'ai le droit de faire gambader mes poulets de chairs dehors car je suis un petit élevage autarcique (j'ai une dérogation).

 

Concernant les œufs. L'année s'est bien passée avec des poules en bonne santé et qui ont bien pondu !

D'habitude j'achète les poulettes prêtes à pondre mais je n'ai pas pu le faire cette année donc j'ai acheté des poussins que j'ai fait grandir. Je trouve cela bien et je les fais croitre avec les poulets de chairs donc c'est assez pratique. Je les déplace dans le poulailler des pondeuses quand elles sont en âge de pondre. Les nouvelles poules ont commencé à pondre après l'été avec un retard de quasiment 1 mois du fait des fortes chaleurs. Les évènements climatiques ont une forte incidence sur les poules pondeuses et l'été dernier n'a pas été bon non plus pour les pondeuses. Mis à part ce gros retard au démarrage, elles pondent très bien et j'en suis vraiment satisfait !

Par contre, cette année je n'ai pas eu le droit de sortir mes pondeuses (jusqu'à aujourd'hui) du fait des restrictions dues à la grippe aviaire (depuis novembre). Je ne comprends pas la logique car j'ai le droit de sortir plus de 2000 poulets de chairs en simultané en extérieur mais je n'ai pas le droit de sortir mes 249 poules pondeuses. Je n'ai même pas le droit de les sortir dans une volière (sous filet) ... C'est vraiment rageant et j'en suis désolé. Toutefois elles supportaient plutôt bien la claustration jusqu'il y a 2 semaines. Le seul souci est qu'elles cassent beaucoup d'œufs dans le poulailler. Comme je vous en ai déjà fait part, mes poulaillers sont paillés abondamment et un bon 30% de mes poules préfèrent pondre au sol (c'est plus agréable sur la paille) que dans les pondoirs. Ce n'est pas très grave en soit, mis à part que les œufs sont souvent plus sales au sol que dans les pondoirs. Mais le problème est que les poules cassent beaucoup d'œufs car elles grattent beaucoup la paille pour s'occuper et envoie valdinguer les œufs qui se cassent les uns contre les autres. Les œufs qui cassent salissant ceux restés intacts. En temps normal, les poules passent leurs journées dehors à trifouiller le sol mais du fait de leur claustration, elles trifouillent le sol du poulailler ce qui a pour conséquence de casser des œufs et d'en salir d'autres.

Pour limiter ce phénomène, je ramasse les œufs 2 à 3 fois par jour. C'est chronophage mais c'est mieux que de les laisser souiller les œufs.

Depuis fin janvier, je trouvais les poules plus énervées et j'espérais que la claustration n'allait pas engendrer de phénomène de caractère plus agressif. Cette agressivité peut engendrer du piquage (les poules s'arrachent les plumes des unes et des autres) et cela peut se traduire par de la mortalité... . Ce phénomène s'est amplifié depuis la semaine dernière et j'ai donc demandé et obtenu une dérogation afin de pouvoir laisser sortir mes poules. Donc mes pondeuses sont à nouveau en plein air et j'espère que cela va stopper l'agressivité. J'ai tout de même eu 4 mortes en une semaine. En temps normale, je peux passer des mois sans mortalité chez les pondeuses.

 

Concernant la grippe aviaire, il semble possible qu'un vaccin soit prêt pour l'automne 2023 afin de nous permettre de laisser tous nos animaux dehors. Ce serait un véritable soulagement.

 

D'un point de vue commercial, la production (2022) est en baisse par rapport à 2021 mais la tendance est à la hausse donc je suis plutôt satisfait. Il est vrai que la période après COVID a été la grande dégringolade. Les Amaps ont perdu beaucoup d'adhérents, mes clients ont vu leurs chiffres d'affaires baisser fortement (surtout à Paris) donc je suis passé par une phase délicate. Depuis les Amaps se sont stabilisées et mes clients à Paris également. J'ai donc retrouvé de nouvelles Amaps et de nouveaux clients afin de combler la baisse. J'espère que je vais continuer à redresser la barre en 2023.

L'année 2022 a été marquée par la faillite de 3 clients qui représentaient 15% de mon CA à eux 3 donc ça ne m'a pas aidé à remonter la production.

 

Du point de vue économique c'est mauvais. En effet, j'ai divisé mon salaire par deux du fait de l'augmentation vertigineuse de mes charges ! J'ai également augmenté le prix de mon poulet mais je ne me voyais pas l’augmenter d'autant que ce que j'ai subi comme augmentation de charges...Je suis donc passé de 2500€ par mois à 1200€ et c'est assez dur à vivre dans ce sens-là 🙁

La principale augmentation vient du prix des céréales (+30% en 1 an) et j'espère que ça va baisser cette année afin que je puisse récupérer un peu de mon salaire tout en conjuguant cela à une augmentation progressive de mon prix de vente.

C'est vrai que c'est compliqué pour moi de me payer 1200€ par mois surtout au regard du nombre d'heures travaillées, du nombre de jours travaillés à l'année et des astreintes régulières que peuvent m'imposer l'élevage d'animaux qui ont besoin d'une surveillance quotidienne.

Mais bon, je me dis que j'ai tout de même réussit à me payer tout en remboursant mes crédits et en payant mes fournisseurs donc ce n'est pas trop mal au regard de cette année terrible.

Je vois cela comme un élément positif qui me prouve que mon modèle de ferme est capable de survivre à une crise d'une certaine importance.

 

Mais comme chaque année vous êtes là pour m'encourager et me pousser à continuer et je vous en remercie. C'est très important pour moi de savoir que vous êtes contents et satisfaits de notre engagement. Tout n'est pas parfait mais je fais beaucoup d'effort pour que cela se passe au mieux !

De manière générale, je vous remercie pour votre engagement et votre soutien que ce soit au travers du contrat en Amap ou votre bénévolat au sein de l'association. Car l'Amap est un lieu de rencontre, d'échange et d'amitié et je me rends compte que j'ai beaucoup de chance de pouvoir en faire mon métier et cela grâce à votre engagement ! Un grand merci !


Des nouvelles de Xavier et Thomas - Décembre 2022


Merci encore pour cette année qui nous voit prendre une vitesse de croisière et solidifier l'équipe et le modèle. La grosse difficulté à résoudre à l'avenir est l'absorption des coûts logistiques qui ont fortement augmenté. De nombreuses charges ont également augmenté mais notre modèle est moins sensible, sauf pour la production de nos plants et le prix du terreau qui a augmenté de plus de 40%.

Ce mail concerne autant les anciens Amapiens que les nouveaux puisqu'il fait le bilan, le plus objectivement possible de l'année écoulée et des années antérieures. Excusez moi pour l'envoi tardif mais le rythme était intense.

 

Nous vous livrons le contenu en quantité et en diversité mois par mois pour cette année écoulée ainsi que la comparaison avec les années antérieures depuis 2017.

 

L’hiver a été plutôt régulier et nous avons réalisé une livraison non prévue durant le premier semestre. Les endives marquent leur capacité à compenser le creux de saison. 

 

Nous établissons un prix de panier sur la base des prix unitaires pratiqués à la ferme avec les clients restaurateurs et à la boutique à la ferme. L’année a été meilleure que l’an dernier et les récoltes de stock hivernal sont bons. Nous démarrerons donc 2023 dans de meilleures conditions. De gros pics estivaux principalement dominés par les concombres ont fortement augmenter la « valeur » du panier. 

 

La valeur moyenne des paniers livrés est de 21,98 € pour 18,90 € réglés, le panier le plus bas valait 6,35€ mi-février tandis qu’il culminait à 56,31€ la première semaine d’août. La diversité s’améliore, en 2023 le prix unitaire de la part de récolte diminue un peu, le nombre d’amapiens également pour essayer de tendre vers une part de récolte plus régulière qui devra intégrer le coût de logistique au plus juste pour chacun. Pas de grosses difficultés cette année mais une saison basse un peu poussive en raison des difficultés rencontrées l’année précédente pour assurer les stocks (2021 froide et pluvieuse). 

 

 

 

MOIS

POIDS 2022

POIDS MOYEN 2017-2021

DIVERSITE (2022/MOY)

Janvier

3,4 Kg

4,3 Kg

7 / 5

Février

2,1 Kg

3,9 Kg

5 /5

Mars

2,4 Kg

4,4 Kg

5 / 4,5

Avril

2,5 Kg

4,6 Kg

6 / 4,5

Mai

3,2 Kg

3,1 Kg

7 / 4

Juin

3,5 Kg

3,5 Kg

6,5 / 6

Juillet

8,6 Kg

4,6 Kg

8,5 / 7

Août

8,7 Kg

7,8 Kg

8 / 7

Septembre

4,5 Kg

6,3 Kg

11 / 9

Octobre

4,5 Kg

5,3 Kg

9 / 8

Novembre

3,3 Kg

5,3 Kg

6 / 6

Décembre

3,6 Kg

4,8 Kg

7,5 / 6

 

4,20 Kg

4,82 Kg

6,8 / 6,0

 

Je vous souhaite une belle fin d'année et tout le meilleur pour la suite.


Des nouvelles d'Alexandre - Septembre 2022


Je voulais juste revenir sur le poids des volailles ces derniers temps et probablement pour les 2 ou 3 semaines à venir.

 

Pour ceux qui me suivent depuis plusieurs années, vous savez que les volailles sont souvent plus petites en fin d'été. En effet, il fait chaud donc les volailles mangent moins de céréales et elles grossissent moins. D'habitude j'ai beaucoup de poulets entre 1,5 et 1,7kg . Et cela dure entre fin aout et fin septembre.

 

Cette année, ce phénomène est encore plus accentué et je vous prie de bien vouloir m'en excuser. J'ai beaucoup de volailles qui ne font même pas 1,5 kg avec au moins 20% des volailles dont les poids varient entre 1,2 kg et 1,5 kg.

 

Les volailles ont beaucoup souffert des fortes chaleurs et du manque d'humidité et j'imagine que c'est la raison pour laquelle elles ont moins poussées.

 

Je vous rassure je n'ai pas eu de mortalité dû à la sécheresse. J'ai de petits bâtiments qui sont très bien ventilés donc les volailles ne se retrouvent pas en situation de danger.

 

Je vous rassure nous finirons le contrat bien au delà de l'engagement des 1,9kg comme chaque année puisque nous finissons généralement autour des 2,1kg.

 

Cette sécheresse a également retardé de quasiment un mois le début de ponte des pondeuses avec une montée très progressive du nombre d'œufs pondus par jour.


Des nouvelles de Bruno et Katia - Août 2022


Je vous transmets quelques nouvelles de la ferme, avec, comme vous vous en doutez, la météo qui est loin d'être idéale encore cette saison! La sécheresse est bien présente depuis le printemps, mais ce n'est pas pire que les années précédentes car nous avons eu quelques pluies début avril, début juin et enfin la semaine dernière. Ce n'est pas du tout suffisant, ni assez durable mais cela a cependant évité le pire en soulageant la nature !

 

Pour la moisson, la qualité était bonne et les rendements moyens à cause du sec et du manque d'azote. Justement cette année c'est avec les couverts que j'ai encore le plus de soucis, car ils ont eu du mal à lever ou se sont fait manger par des insectes. Ces couverts de trèfle servent à capter et stocker dans les racines l'azote de l'air (engrais

naturel), donc s'ils se développent mal, ils ne jouent pas leur rôle pour fournir cet élément indispensable.

 

Des conséquences aussi pour les bovins Salers qui n’ont plus assez d'herbe depuis longtemps et doivent donc déjà consommer du fourrage.

 

Actuellement nous réparons la toiture d'une grange avec Steve; Katia va rentrer de vacance et la reprise est à partir de mardi pour la fabrication et les livraisons de pains aux amaps.


Portes ouvertes chez Bruno et Katia - Juin 2022


Tous les 15 jours, une bonne odeur de pain frais embaume la salle de préparation des paniers de notre amap... ils arrivent de la ferme de Fontenelle de Bruno et Katia Fleury.

Bruno a repris l'exploitation de ses parents en 2001 / 2002 transformant une bonne partie de l'existant. Il est ainsi passé d'une surface de 90 hectares à 55 hectares aujourd'hui, s'est converti au bio en 2014 et a choisi de transformer lui même, avec sa femme Katia, sa production céréalière autrefois traitée par une coopérative.

Avec Katia qui fabrique le pain, Steve le livreur qui aide aussi au fournil et Bruno qui sème, récolte les céréales et les transforme en farine, cette petite entreprise fabrique en moyenne 180 pains par jours livrés à une quarantaine d'amap (jusqu'à Paris) réparties en circuits de livraisons les plus cohérents possibles. Trois personnes donc pour tout gérer, de la plantation de trèfle comme engrais verts jusqu'au pain tout chaud et riche en nutriments et minéraux que l'on déguste tous les 15 jours à l'amap de la Ferté.

Impossible d'augmenter la production malgré la demande sans s'agrandir à tout point de vue.

Mais les choix de Bruno de produire des céréales et un pain de qualité dans le respect de l'environnement ont des conséquences :

Il n'arrose pas ses cultures donc elles dépendent des aléas climatiques : les épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents depuis plusieurs années font baisser le rendement et l'empêchent parfois de travailler la terre après les moissons retardant les semailles pour l'année suivante.

En accord avec l'agriculture bio, Bruno ne traite pas et est parfois confronté aux ravageurs tels que des insectes et les sangliers qui détruisent les légumineuses semées pour servir d'engrais azotés indispensables pour "nourrir" les futurs céréales.

Sans compter les hivers trop doux (sans gel une partie des insectes ravageurs n'est pas détruite) et les adventices (= mauvaises herbes) qui, elles, résistent sans soucis à la sécheresse !

Heureusement pour nous, Bruno est passionné et convaincu.

Il renouvelle généralement ses propres semences mais cela n'est pas toujours possible.

Les rendements à l'hectare sont d'environ 35 quintaux de blé, 15 pour le petit épeautre et 20 pour le grand épeautre, il obtient 80 à 85 % de farine à partir des céréales, mais les épeautres demandent auparavant des étapes de décorticage et de triage bien plus contraignantes. Mais leurs apports nutritifs sont incomparables...

Semés d'octobre à mars les récoltes s'étalent entre juillet et août selon les conditions météo car les grains doivent être bien mûrs, mais pas humides. Les récoltes sont alors stockées dans des silos contenant de 8 à 30 tonnes puis passent au décorticage, dans la trieuse ou le trieur alvéolaire (type de machine mise au point au 19e siècle lors des débuts de l'industrialisation), parfois à nouveau dans la décortiqueuse et enfin dans un des 2 moulins pour être réduits entre de lourdes meules en pierre de granite gris clair (la meulière de notre région n'étant plus exploitée !).

Les moulins sont de fabrication artisanale (dans la Drôme),certains autres équipements viennent de l'étranger (Turquie, Italie et même Japon) car hélas l'on n'en fabrique plus qu'à échelle industrielle en France.

La transformation des grains en farine intervient seulement 3 mois après la moisson. Le moulin produit environ 15kg de farine semi-complète à l'heure mais ne tourne pas en période chaude car la température maximale des meules ne doit pas dépasser 38° pour ne pas colmater la meule et éviter l'oxydation de la farine.La complète contient au final 5% de son, Bruno utilisant le reste du son (l'enveloppe des grains) pour une partie de l'alimentation de ses quelques bovins (des jeunes bœufs Salers élevés pour leur viande) et de ses volailles. Et quand la farine est moulue, elle patiente une quinzaine de jours avant de passer entre les mains de Katia pour être transformée en pain. Pourquoi toutes ces "pauses" ? Parce que comme le répète Bruno, c'est de la matière vivante, il faut la laisser "reposer" à certains moments.

Côté fournil, c'est Katia la cheffe d'orchestre depuis 7 ans : chaque soir, elle ré-alimente le levain pour le lendemain. Ce levain, lui aussi matière vivante, contribue à développer les qualités nutritionnelles de la farine, nous aide à mieux digérer le pain et lui permet de se conserver mieux. La farine mélangée à l'eau et au levain constitue la pâte, pétrie pendant 10 à 15 minutes dans un pétrin électrique. La première fermentation prend 2 à 3 heures. Katia coupe ensuite la pâte en pâtons qu'elle dépose dans des bannettes, ces petits paniers qui donnent la forme aux pains. 1 à 2 heures (selon la température et l'humidité de l'air) sont nécessaires pour cette seconde fermentation.

L'enfournement intervient environ 5 heures après la sortie du pétrin. Katia doit aussi allumer le four à bois 4 heures avant la première fournée afin d'atteindre les 250° nécessaires à la cuisson des pains.

Chaque fournée contient 70 pains et Katia en produit généralement trois par jour. Et que ça chauffe !!!

C'est après tout cela que les délicieux pains de Bruno et Katia arrivent avec Steve dans notre amap, encore tièdes et ayant bénéficié de l'attention de ces passionnés à chaque étape de leur élaboration.

 Les vacances ? Katia en prend un peu, Bruno pas assez, il y a toujours quelque chose à faire, et il faut s'occuper des animaux, même en été...


Des nouvelles d'Alexandre - Mai 2022


J'espère que vous allez bien ? De mon côté ça va !

 

Je vous propose comme je le fais régulièrement de vous faire un bilan de mon élevage qui a été marqué cette année encore par une nouvelle crise de la grippe aviaire ainsi que par une très forte inflation sur les prix des matières premières.

 

Du côté de l'élevage des volailles de chairs. L'année s'est bien écoulée dans le contexte de grippe aviaire que nous avons connu.

 

En effet, la claustration et le confinement ont été décrétés en septembre et ont été levés mi-mai seulement. Les confinements et les crises de grippe aviaire se font de plus en plus longues avec les années qui passent. Plus d'un tiers de la production française de volailles a été abattus.... Une véritable catastrophe. D'habitude la crise se fait lors des migrations descendantes (du nord vers le sud durant l'hiver) mais cette année la crise s'est prolongée jusque-là phase ascendante de migration (du sud vers le nord au printemps) ce qui explique que la crise ait (et dure encore) si longtemps. Les zones habituelles (bord de mer, couloirs de migrations et sud-ouest) ont été touchés et cette année la Charente (qui concentre une bonne partie de la production française de poulets) a été touché ce qui a considérablement alourdis le bilan. Ça c'est pour le contexte général.

 

Un vaccin est enfin en phase de test depuis le mois dernier sur des volailles d'élevage, j'espère qu'il permettra à nos volailles re-vivre en plein air !!

 

Pour mon cas particulier, j'ai obtenu une dérogation de la part de mon vétérinaire dans la foulée de la demande de claustration. J'ai obtenu cette dérogation car j'ai perdu 1/3 de mon cheptel de pondeuses l'année dernière (2020) suite au picage consécutif à l'enfermement soudain de mes volailles lors du précédent confinement. Cette dérogation est accordée pour le bien être des animaux et aussi car je suis un petit élevage autarcique (sans mouvement d'animaux entres différentes exploitations) et que je ne me situe pas dans une zone de forte densité d'élevage.

 

Cette dérogation me permet de laisser mes animaux en plein air avec des parcours plus petits. C'est pas le top mais cela me permets de leurs laisser l'accès au plein air ce qui indispensable pour leur bonne santé !

 

De ce point de vue ça s'est donc plutôt bien passé et j'en suis soulagé !!

 

L'élevage en lui-même s'est bien passé avec des animaux en bonne santé et une bonne tenue de la ferme et de l'élevage.

 

Le seul hic, est que j'ai environ 100 poulets qui ont disparus à la fin de l'hiver. 79 poulets dans un premier poulailler et 19 poulets dans le poulailler d'après. Ce qui est inquiétant, c'est je n'ai aucune certitude quant à leurs disparitions... Cela peut être dû à des nuisibles (particulièrement présent cette hiver), à une erreur du couvoir qui ne m'a pas livré le bon nombre de poussins (je ne recomptais pas le nombre de poussins jusqu'alors) ou par un vol de nature humaine. Un vol serait bien le plus problématique. Je ne privilégie par la thèse du vol , car je n'ai pas eu de dégradation et surtout j'ai deux chiens de garde qui vivent en permanence sur l'exploitation.

 

J'ai posé des caméras, je suis plus vigilant dans la lutte contre les nuisibles (j'ai peut-être un peu baissé la garde) et je recompte systématiquement mes poussins lorsque je vais les chercher chez mon fournisseur. J'ai dû annuler des commandes clients et reporter 2 distributions d'amaps. C'est embêtant pour ceux qui ont été reporté et je vous présente à nouveau mes excuses pour ce désagrément. Je vais naturellement "rendre ces poulets" et j'ai eu surtout un manque à gagner... A ce titre il se peut que les distributions soient encore perturbées jusqu'en juillet. J'ai commandé plus de poussins pour rembourser les amapiens en poulets mais il me faut 4 mois pour produire de belles volailles donc il faudra être patient.

 

Du côté des pondeuses , l'année s'est bien passée et les poules ont beaucoup plus pondu dans les nids ce qui fait que les œufs sont restés globalement propre cette année.

 

J'utilise toujours de la terre de diatomée pour lutter contre les parasites donc les œufs peuvent souvent être recouvert d'une fine pellicule de poussière. Il s'agit d'un insecticide naturel et surtout non chimique donc particulièrement bien adapté à l'agriculture biologique.

 

Sinon l'année a été marqué par un petit recul de mon chiffre d'affaires d'une part car les amaps peinent à faire le plein et j'en suis pénalisé et d'autre part je travaille beaucoup avec des revendeurs à Paris, et les chiffres d'affaires de mes clients sont en constante baisse depuis le premier épisode du COVID.

 

Il semble que les clients fuient les grandes villes...Ce qui peut être compréhensible pour ceux qui sont restés confinés dans de petits espaces. J'ai comblé (en partie) cette baisse de CA en multipliant les petits contrats... C'est plus contraignant en temps et de ce fait moins rentable donc je travaille plus pour gagner moins ! C'est plutôt dur à vivre mais je réussis tout de même à me débrouiller pour continuer à vivre de mon élevage et de mon mode de production et c'est bien là le principal 🙂

 

J'ai tout de même baissé mon revenu de 20% le mois dernier et pour les mois à venir du fait de la forte inflation sur les céréales bio et sur les carburants qui ont considérablement augmenté mes charges. J'étais un peu le nez dans le guidon sans faire trop attention à l'augmentation de mes charges lorsque j'ai eu un défaut de trésorerie le mois dernier. ça m'a brutalement ramené à ces histoires d'inflations.

 

Pour moi c'est un peu la double peine, d'une part mon salaire diminue et d'autre part quand je fais mes courses comme vous, je paie également tout plus cher. J'explique cela à mes clients et je suis progressivement en train d'augmenter mes prix. Mais c'est toujours délicat car le risque de perdre une partie de ma clientèle (et de mes contrats amaps) est bien réel.

 

 La récolte en France s'annonce mauvaise du fait d'une sécheresse précoce et persistante. Notre climat change à vue d'œil et il devient primordial de modifier notre façon de produire et de consommer. Cela ne va donc pas améliorer la situation de l'inflation sur les céréales...

 

Comme je vous en ai fait part, j'ai repris 70 Ha de terres que j'ai convertis en Bio cette année et je démarre ma première année... ça ne va pas être Jo-Jo du fait de la sécheresse mais je suis très motivé par ce projet pour plusieurs raisons.

 

Je vous expose mes idées en quelques lignes.

 

De mon point de vue il devient urgent d'aller vers plus d'autonomie et de relocaliser la production aussi bien pour lutter contre la volatilité des prix que contre les problèmes sanitaires (grippe aviaire) en multipliant des fermes à tailles humaines pouvant produire des produits végétaux et animaux et de les distribuer en local.

 

De mon côté, j'ai repris 70ha de terres cette année, j'ai converti ces terres en agriculture biologique.

 

Je compte produire des céréales pour la consommation humaine, donner les sous-produits de l'agriculture bio (luzerne, céréales secondaires/fourragères) pour nourrir mes bêtes et me servir du fumier issu de la production animale pour nourrir la terre en retour. Le but est d'avoir une production circulaire et autonome. Je pense que c'est l'avenir de notre agriculture et je le souhaite car il me semble que c'est le modèle le plus vertueux pour le respect de notre environnement et de notre santé.

 

De mon point de vue, l'équilibre production animale/ production végétale est indispensable pour produire de manière écologique et il est important que vous compreniez l'intérêt de consommer (avec modération) des produits carnés issues d'exploitation qui vise l'autonomie.

 

C'est le modèle pour lequel je travaille tous les jours et c'est le modèle que vous défendez en plaçant les produits de l'amap dans vos assiettes, et je vous en remercie !!

 

J'en profite pour vous renouveler mes remerciements quant à votre adhésion et votre engagement en Amap qui soutient le développement et le maintien de fermes plus vertueuses. Je vous le dis dès que j'en ai l'occasion mais c'est toujours un plaisir pour moi de venir aux distributions et de partager ces moments d'échanges, de bienveillance et de convivialité ! Encore plus depuis que mon fils se joint à moi et qu'il prend plaisir à faire les boites d'œufs ou à jouer avec les enfants présents lors des distribs !

 

PS : Ci joint une photo prise lundi à 5h30 du matin. Comme je vous en ai fait, je suis en plein air intégral c'est à dire que je ne ferme jamais l'accès au plein air. Cela baisse un peu le taux de ponte mais les poules et les poulets profitent au mieux de leurs espaces dès le réveil et jusqu'au coucher !


Des nouvelles de Xavier et Thomas - Avril 2022


Le printemps est arrivé en force il y a quelques jours et vous avez vu l’hiver pointer son nez aussi vite, n’est-ce-pas?

 

Pour nous pas de dégâts mais un gros surplus de travail pour tout protéger le temps de passer les 3 jours de gels nocturnes. Presque tous les légumes ont été couverts de couvertures en feutre fin, les plants regroupés en serre et quelques plantations reportées.

 

Cette période printanière rend bien souvent les mangeurs impatients de légumes estivaux mais c’est naturellement la disette au champs! Pourtant nous sommes en plein pic de travail de semis et plantations pour pouvoir vous livrer des légumes frais le plus tôt et le plus longtemps possible en prenant les leçons des années précédentes.

 

Pour établir le planning de livraison pour cette année nous nous sommes calés avec les vacances scolaires et les périodes de plus faible production. Le planning agricole et les caprices de la météo ne sont que rarement synchronisés avec celui des humains. Nous avons toutefois décidé de maintenir notre calendrier malgré le contenu des paniers qui diminue. Toutefois, nous savons que certaines dates du mois de mai sont incompatibles avec la présence des Amapiens aux distributions (Ponts, ascension). Nous maintenons donc nos dernières livraisons d’ici les vacances de pâques et reprendrons comme prévu après le WE de l’ascension. Comme à la fin de la dernière période nous ferons un bilan des livraisons en contenu et en valeur de façon transparente. Notre optimisme nous permet de faire confiance à la nature et si elle ne nous réserve pas de mauvaises surprise, nous devrions reprendre avec de très belles livraisons.

 

Pour rappel, nous souffrons cette année particulièrement du manque de courges et de leur très mauvaise qualité de conservation en raison de l’été froid et pluvieux que nous avons vécu en 2021. Habituellement, nous arrivons à la fin du stock au mois d’avril voir de mai.

 

Les contrats Amap qui nous lient sont établis avec de l’avance, et, comme évoqué plus haut, les plannings envisagés ne correspondent pas toujours à la réalité agricole mais ils ne prennent pas non plus en compte la conjoncture. Vous vous souvenez de nos craintes pour la rentabilité de nos livraisons au vu des frais qu’elles génèrent… c’était sans compter sur l’augmentation du prix du carburant bien sûr mais également de celui des matières premières qui nous sont nécessaires (terreau, électricité, graines, etc.) Le prix de la part de récolte établie en 2021 pour 2022 risque de ne pas correspondre aux projections et à l’équilibre envisagé initialement. Nous vous remercions encore pour vos participations individuelles et collectives aux frais de livraison qui nous permettent de couvrir un peu plus du tiers des pertes estimées. Nous trouverons les solutions pour palier à ces événements imprévisibles, nos prix pratiqués auprès des autres clients ont été augmentés de 10% en février (nous fixons habituellement des prix pour l’année complète) et nous suivons de très près toute la production et les livraisons afin d’assurer la pérennité de la ferme et la transparence vis à vis de vous.

 

La ferme va adopter une nouvelle organisation dans laquelle je vais partager les responsabilités avec Thomas, elle doit donc terminer cette année dans un très bon état économique et une trésorerie satisfaisante. Cette dernière n’est toujours pas bonne mais la ferme était encore à l’équilibre en 2021, elle l’est depuis 2018 sans toutefois me rémunérer correctement. Concrètement je déclare 11 000 € à la MSA pour l’année 2021 qui prélèvera un peu plus de 6000€ de cotisations sociales : la différence correspond à mon revenu net. En parallèle nous avons payé plus de 34 000€ de salaires et cotisations sociales. Nous avons fait le choix de pérenniser l’emploi de Tanneguy, à Mi-temps chez nous et à mi-temps dans une ferme voisine. L’équilibre reste à affiner. Nous menons par ailleurs une réflexion plus profonde sur l’équilibre et la pression de nos débouchés avec le souhait de développer des débouchés plus proches de la ferme, de trouver des voies de diversification (Tisanes, fruits,…). Dans les champs, le moral est bon, l’équipe est vraiment opérationnelle et Thomas se montre un excellent chef de culture qui sème à tour de bras! C’est très confortable pour ma charge mentale qui était trop importante et qui se dilue doucement en la partageant dorénavant. Cette Charge est plus légère à porter à deux d’autant plus que l’expérience permet de relativiser un grand nombre de pressions qui reposent sur la ferme.

 

Nous avons organisé 2 journées à la ferme. La première n’a pas été maintenue faute d’Amapiens mobilisés, la seconde était fort agréable avec plusieurs représentants d’une AMAP qui sont venus planter des légumes pour la fin du printemps mais la mobilisation aurait pu être plus importante vu l’anticipation de 6 semaines. Nous avons essayé pas mal de méthodes pour mobiliser depuis mon installation et la présence est variable. Nous maintenons les « grands événements » de la ferme : plantation d’oignons, récolte de courge, etc. Je ne sais pas comment nous pourrons organiser les prochains Week-end à la ferme car nos obligations familiales vont rendre plus compliquée notre disponibilité. Nous rappelons à tous nos Amapiens que la ferme leur est ouverte à nos jours et heures de travail pour ceux qui souhaitent passer une journée avec nous.

 

Pour conclure, la ferme évolue et traverse ses bonheurs et ses épreuves avec force. Bien qu’imparfaite elle s’améliore et la qualité de vie des maraîchers qui y travaillent doit suivre cette voie. La qualité de nos légumes est largement reconnue, merci à vous. La quantité et la régularité reste un défi à relever qui doit tout de même tous nous interroger sur le vrai prix d’une agriculture très respectueuse, proche des mangeurs et d’une fraicheur sans égal.

Je viens vers vous pour un petit bilan des livraisons à mi-parcours et avant le démarrage de la saison estivale que nous souhaitons tous belle et productive! Les plantations suivent largement les objectifs que nous nous sommes fixés pour honorer tous nos engagements en espérant ne pas vivre d'événements trop compliqués. Niveau météo, ce début d'année est plutôt équilibré mais, après des pluies très impressionnantes (60mm en 24h) nous ne voyons plus d'eau à l'horizon. Ces gros épisodes ont été plutôt bien absorbés chez nous mais globalement, les sols sont en déficit d'eau et absorbent ces quantités assez vite sans constituer de stock.

Les livraisons de ce début d'année, bien que plus compliquées que l'an dernier ont été meilleures après les vacances d'hiver soutenues en particulier par nos désormais fidèles endives. Pour ces 13 premières livraisons, nous maintenons une régularité de 5 produits en moyenne, la valeur moyenne des légumes présents dans la part de récolte est de 14.03 € au prix de détail (Rappel : 12.10€ après la première période). Connaître et vous communiquer ces chiffres plus régulièrement permet à tous d’avoir une vision objective du contenu du panier et permet de rejoindre des équilibres de façon plus précise. N'hésitez pas à nous poser toutes les questions nécessaires à la bonne compréhension de notre partenariat.

Comme l'an dernier, nous sommes en mesure d'ajouter une livraison que nous réaliserons les mercredi 18 et jeudi 19 mai prochain, merci de nous indiquer si cela n'est pas réalisable pour vous.

Nous avons des plants de tomates à vous proposer cette année à 2,5€/pièce, pourrez-vous organiser une commande groupée pour chaque AMAP que nous vous livrerons le 19 mai lors de la livraison de légumes supplémentaire. (Variétés disponibles : Merveille des marchés, rose de berne, green zebra, coeur de boeuf, des Andes, Orange et tomates cerise Black Cherry, Citron et Blush Tiger). Nous aurons besoin des commandes le 15 mai au plus tard.

Durant cette période sans livraisons, le travail au champ est intense avec de grandes quantités de plants réalisés pour l'été mais surtout l'hiver maintenant. Des plantations qui suivent et l'entretien avec des désherbages, le suivi des éventuelles maladies ou arrivée de ravageurs.

J'espère vous avoir apporté des informations nécessaires, à très bientôt.


Des nouvelles de Xavier et Thomas - Février 2022


Je vous propose de faire un petit bilan de ce qui s’est passé et de ce qui va arriver à la ferme avant la coupure qui arrive pour les vacances d’hiver. Nous réalisons la dernière livraison les 16 et 17 février avant une reprise prévue les 9 et 10 mars.

Le début d’année 2022 est moins généreux que celui de 2021 et subissons principalement la mauvaise récolte de courges en raison de la mauvaise météo estivale de l’an dernier, par ailleurs, nos endives prennent plus de temps à « mûrir » sans doute en raison des températures moins élevées. Autant ont été plantées mais bien moins ont été livrées pour le moment.

Nous avons par ailleurs dû revoir notre équilibre en comptant sur moins d’amapiens cette année tout en restant assez solide économiquement. Le contenu des parts de récoltes du mois de février sont assez petites, nous nous en excusons, mais je tiens à vous rassurer car nous ne sommes qu’au début de l’année, dans un creux habituel et les périodes de livraisons prévues nous offrent tout de même quelques souplesses.

Les endives devraient rattraper le retard dès la reprise en mars. La serre va permettre à nos verdures (épinards, laitues, blettes, mesclun, etc.) de s’épanouir un peu plus. En stock hivernal, il nous reste surtout des pommes de terre, suffisamment pour arriver à la reprise de production.

Il est possible que nous devions adapter un peu le calendrier en reportant une ou deux livraison ou en en ajoutant une durant la trêve du mois de mai (comme l’an dernier). Je ne suis pas capable à ce stade d’anticiper ces reports mais je vous tiendrai au courant dès qu’on le pourra s’il y a lieu.

Je vous résume ci-dessous le bilan de nos 6 premières livraisons et vous exposerai l’état des livraisons et des cultures régulièrement cette année. N’hésitez pas à nous poser des questions si certaines choses vous semblent floues. Vous avez reçu en moyenne un peu plus de 5 légumes & herbes avec une forte baisse dans les derniers paniers, la valeur moyenne des légumes présents dans la part de récolte de 12,10 € au prix de détail, la baisse s’est fait ressentir également dans les dernières livraisons. Connaître et vous communiquer ces chiffres plus régulièrement permet à tous d’avoir une vision objective du contenu du panier et permet de rejoindre des équilibres de façon plus précise.

Malheureusement nous n’avons pas eu assez de participants pour maintenir la journée à la ferme du 12 février mais nous vous proposons une nouvelle date le 26 mars prochain pour préparer les planches de culture qui accueilleront les courges. Ces journées sont l’occasion pour vous de découvrir la ferme, notre travail, le lieu de production de vos légumes mais également d’améliorer la qualité du contenu de vos parts de récoltes en nous permettant de consacrer plus de temps aux champs.

Merci à vous pour vos participations individuelles et collectives à la problématique des frais de livraisons sur la plateforme, nous avons pu recueillir près de 1400€ euros ce qui compense en partie la perte évaluée en fin d’année dernière. Nous pensons organiser une commande de plants afin de compléter le revenu d’équilibre de la ferme. Je vous ferais rapidement passer un bon de commande pour ceux qui souhaitent planter quelques légumes sur les balcons et jardins.

Actuellement un très grand nombre de plants lèvent et croissent doucement, les premiers sont plantés à l’extérieur, la serre est pleine de légumes printaniers qui poussent très tranquillement. Les semis accélèrent fortement et les premières tomates, poivrons et aubergines viennent d’être semés pour être plantées en avril et nous comptons bien récolter les premières autour de fin juin, début juillet si la saison n’est pas retardée.

En espérant avoir apporté toutes les informations nécessaires à nos nouveaux et plus anciens amapiens.


Des nouvelles de Xavier et Thomas - Janvier 2022


Bonjour à vous et très bonne année 2022 à tous les amapiens,

Merci pour le renouvellement des contrats transmis en fin d'année qui comptabilisent 14 parts de récolte.

Comme vous le savez on va redémarrer l'année bien en dessous du nombre d'amapiens nécessaire pour que la ferme puisse fonctionner dans de bonnes conditions économiques en s'appuyant sur notre modèle si vertueux. L'ensemble des parts de récoltes ne permettra pas à la ferme de réaliser le chiffre d'affaire nécessaire à son équilibre. Au delà de ce problème global, les livraisons hebdomadaires présentent une viabilité fragile en raison du coût de livraison pour la ferme.

Pour réagir à ce phénomène de renouvellement autour de 75% des objectifs initiaux et pour répondre efficacement aux deux problématiques que nous aurons à résoudre en 2022 nous devrons :
- Rechercher et assurer d'autres débouchés pour compenser les 25% de chiffre d'affaire manquants
- Compter sur votre réactivité pour compenser la perte générée par les frais de livraison (25,20€/part annuelle soit 2950€ de surcoût annuel impossible à porter pour nous) en participant via la CAGNOTTE EN LIGNE ou d'autre moyens.

Vous pouvez également accueillir de nouveaux amapiens à chaque début de mois je réaliserai un échéancier correspondant le cas échéant.


Des nouvelles de Xavier et Thomas - Décembre 2021


Tout d’abord merci à tous pour votre mobilisation dans le recrutement de nouveaux amapiens. Nous faisons tous face à un phénomène de difficulté à maintenir les groupes en AMAP et ce pour diverses raisons mais c’est vraiment la première année que cela se ressent après un grand engouement depuis le début de ce système unique, vertueux et rapprochant les producteurs et les mangeurs. Je vous invite à lire l’article du réseau régional sur le sujet : http://www.amap-idf.org/desertion_dans_amap_on_releve_tete_on_y_va_123-actu_414.php

Je vous enverrai l’enquête organisée par le réseau régional dans une second mail.

J’aimerai tout d’abord avoir les retours des raisons des départs si vous avez pu les recueillir et compte sur votre sincérité et transparence dans le cas de défaillances de notre part. Je me suis toujours efforcé de porter ma part de responsabilité dans les dysfonctionnements que nous avons pu rencontrer et je souhaite continuer sans toutefois nous accabler. Faut-il que nous nous investissions plus dans le recrutement ? Notre présence accrue aux livraisons est-elle indispensables ? Comment faire quand les amapiens ont autant de mal à nous rejoindre puisque cela nous oblige à multiplier les groupes ? Les paniers ont trop de légumes ? Pas assez ? Trop de travail de préparation à la maison ?


Ensuite je rappelle, et rappelez à tous que la ferme est une entreprise qui permet à plus de 3 familles de vivre de leur travail. Nous le faisons sur 4 Ha quand certains de nos voisins n’arrivent pas à vivre sur plus de 200Ha de terres cultivées de façon, mal-nommée, « conventionnelle » avec des terres matraquées quand de notre coté nous les choyons. Ceci grâce à vous ! Démarrer une année c’est également avancer les semences, le matériel pour faire des plants, des amendements, etc. et bien sûr rembourser les emprunts qui ont permis mon installation. Aujourd’hui nous menons avec Thomas le projet de s’associer et nous devrons le faire sur les bases d’une entreprise saine et bien portante malgré son caractère agricole. Les AMAP ont ce rôle si vertueux et difficile de garantir la pérennité de nos entreprises par la visibilité économique qu’elles nous offrent et par le calcul, juste, d’une part de récolte.


Aujourd’hui nous avons une épreuve à traverser ensemble. Nous avons traversé de nombreuses crises depuis 7 ans, ensemble, nous saurons traverser celle là également même si, cette fois ci, c’est une crise inédite dans notre histoire commune.


La situation actuelle met en péril la pérennité de notre modèle. Alors que dès le mois d’octobre nous vous annoncions un objectif de maintien du nombre de parts dans vos AMAPs sans augmentation forte nous sommes aujourd’hui très loin de l’objectif. Mais aujourd’hui nous devons constater une baisse de 23 % et nous allons devoir trouver des solution pour palier aux différents impacts économiques que cela va engendrer. Je vous les expose ci-dessous sans présager des solutions que je vais devoir trouver. L’ensemble des investissements réalisés pour les plantations de l’an prochain le sont sur la base de l’objectif initial du nombre de parts. Par ailleurs, je pense que les crises de récoltes que nous serions susceptibles de traverser seront plus difficiles à traverser avec des amapiens moins nombreux.


Je ne souhaite pas faire de différence entre nos groupes, nous ne l’avons jamais fait et je vais donc raisonner de façon globale, ce qui est la seule logique dans l’histoire des Limons de Toulotte qui s’est construite avec l’ensemble de ses Amapiens. À partir du 12 et 13 janvier nous allons vous livrer autour de 90 parts au lieu des 117 prévues dans notre prévisionnel. Le premier problème auquel nous allons être confrontés est le montant des frais fixes de livraison (Gasoil, usure du véhicule et salaire des heures passées) calculés globalement et qui ne sont plus pris en charge par l’ensemble des parts prévues. Quand ils représentaient 1,80 € chaque semaine pour chacun des 117 parts livrées, ils se monteront finalement à 2,40 € soit 0,60 € faciles à calculer. Cela représente sur une année 25,20€ pour chaque part de récolte et globalement une perte nette de 2948,40€ sur l’année. Je ne pense pas que la ferme soit en mesure de porter cette perte. Ensuite il y a ce qui pourrait être communément appelé le « manque à gagner » correspondant aux 27 parts manquantes soit 21 330 € que je vais devoir compenser avec un autre débouché que nos AMAP. Nous ne saurons répartir le surplus de légumes dans vos parts de récolte sans les valoriser au risque de ne pas terminer l’année ou d’être contraints à réduire l’équipe à moi-même ce qui est inconcevable pour la viabilité et la vivabilité des Limons de Toulotte.


Sachez que le niveau de qualité de nos légumes est reconnu, que cette qualité se retrouve directement dans vos assiettes et qu’elle participe à votre santé. Vous mangez les même légumes que tous les autres partenaires de la ferme (restaurants, voisins,…) et les payez globalement 20 % moins cher. Bien sûr je réussirai à trouver des clients, et même des partenaires prêts à nous acheter ce « surplus » censé ne pas exister dans un modèle principalement en AMAP mais j’aurai aimé que notre lien particulier et unique dans notre monde dominé par des logiques mercantiles et de profit ne subisse pas cette secousse.


À court terme, je vous propose deux solutions. D’une part poursuivre un recrutement sur les premiers mois de l’année et faire un bilan fin février pour envisager d’accueillir de nouveaux amapiens si c’est pertinent. D’autre part, j’ouvre une cagnotte pour palier au manque et éviter un problème de trésorerie dès le début de l’année, ainsi chacun peut faire un geste dans la mesure de ses capacités et de son appropriation du problème que nous traversons.

LIEN VERS LA CAGNOTTE


Je tiens à m’excuser de ce mail mais c’est un exercice important dans le rapport qui nous unit et qui doit être transparent, il est rédigé dans un esprit de durabilité de nos partenariats et de celle la ferme. Je crois en notre résilience qui a permis la construction de notre ferme que je souhaite plus solide encore.


Des nouvelles d'Alexandre - Septembre 2021


 J'espère que vous allez bien et que vous passez un bon été ?

De mon côté , ça va !
L'année écoulée n'a pas été de tout repos mais étant donné le contexte , j'en suis plutôt satisfait.

Concernant les volailles de chairs , l'élevage s'est bien passé. J'ai élevé un peu moins de  11 000 volailles cette année (+5% par rapport à l'année dernière) et cela représente mon objectif et mon plafond. Cela représente environ 230 volailles par semaines.
L'élevage des volailles de chairs s'est très bien passé sans problèmes majeurs. J'ai toujours un problème avec les buses qui attaquent mes jeunes poulets à partir du printemps et jusqu'à la fin de l'été.
Je retarde la sortie des poulets d'une semaines afin que les poulets soient plus gros et cela permet (quasiment) d'éviter les attaques.

Je n'ai eu aucun problème mécanique et j'ai acheté un nouveau camion frigorifique (plus grande capacité) pour répondre aux demandes de livraisons en région parisienne.

Au niveau de la commercialisation, j'ai toujours le même nombre d'amaps, j'ai un nouveau collège avec qui je travaille et j'ai un peu développé les revendeurs (à Paris) ce qui a légèrement augmenté mes ventes.
La commercialisation a (encore) souvent été pénible cette année du fait du COVID.
Le Covid perturbe énormément mes livraisons en restaurations collectives du fait de fermetures inopinées ou alors des décalages des vacances scolaires au dernier moment...
D'autre part les confinements m'ont également été très négatif. En effet tous mes revendeurs (magasins spécialisés BIO, boucherie et magasin de producteur) sont à Paris. Le confinement à Paris entraine des mouvements de population vers la province ce qui baisse le chiffre d'affaire et donc les commandes. Certains magasins ont diminué les commandes de 50% avec une médiane de baisse d'environ 25 %.
Finalement j'ai réussi à vendre quasiment toutes mes volailles. J'ai dû transformer les invendues (en rillettes) ce que je n'ai pas réussi à vendre. Je fini l'année avec un stock de 700 pots de rillettes. C'est pénalisant du point de vue de la trésorerie mais ça évite les pertes !
Je dépasse rarement les 300 pots en stock en temps normal mais étant donné le contexte sanitaire, je suis plutôt satisfait de cette situation.
Au niveau des poids , je suis en encore bien au-dessus de l'engagement du contrat avec poids moyen supérieur d'environ 8% (soit 2,05kg livré pour un engagement d'1,9kg payé). Ce dont je suis satisfait et vous aussi j'imagine :)

Pour rappel , je commercialise 20% en restauration collective (collège, école) , 30% en AMAP et 50% auprès de revendeur en régions parisienne (magasin de producteur, magasins bio et boucheries).

Comme je vous en ai fait part , j'ai dû confiner mes volailles durant l'hiver du fait de la crise de la grippe aviaire.
Plusieurs millions de canards et de poulets ont été abattus cet hiver surtout dans le sud-ouest.

J'avais décidé, de manière unilatérale, de laisser mes pondeuses et mes "vieux poulets" en extérieur malgré l'interdiction les laisser en extérieur. Je craignais les problèmes d'agressivité entre les volailles.
J'ai été contrôlé fin décembre et j'ai donc reçu un rappel à l'ordre et j'ai finalement enfermé mes volailles.

Cela s'est "bien" passé sur les volailles de chairs... beaucoup moins bien sur les pondeuses.

En effet les pondeuses étaient en liberté depuis 4 mois lorsque j'ai été obligé de les confiner. Je leur ai construit une volière (avec un filet pour éviter les contacts avec l'avifaune sauvage) de 200m2 (soit 15 fois plus petit que ce qu'elles ont d'habitude).
J'ai utilisé des plantes dans l'eau pour les calmer, j'ai installé des jouets pour les divertir, j'ai remonté les volets pour baisser la lumière naturelle dans le poulailler (la pénombre les faisant somnoler ce qui les rends moins agressives).
Malgré cela, elles sont devenues très agressive les unes envers les autres. Elles ont commencé à se piquer. Le piquage consiste à se mettre des coups de becs sur la tête et à s'arracher les plumes sur le derrière. Les plus fortes agressant les plus faibles, leurs menant une vie infernale.
Conséquence de cela, j'ai eu énormément de mortalité (75 poules sur 250 soit 30% de mon cheptel).Il faut savoir que je perds 3 ou 4 poules par an en temps normal.
Cela a été dur financièrement et moralement. Financièrement car j'ai stoppé la vente à la ferme et les renouvellements en amaps et moralement car je n'ai pu qu'assister au désastre sans pouvoir faire grand-chose....
Le piquage s'est très fortement atténué lorsque j'ai reçu l'autorisation de ressortir les poules/poulets…Du moins la mortalité s'est arrêtée ! Comme quoi , il n'y a pas de mystère, l'espace et le plein air permet d'avoir des animaux plus heureux !!
Le piquage ne s'est pas totalement arrêté car elles ont acquis ce trait de caractère je pense.
La conséquence de cela a été une perte financière pour moi et une période (très) difficile à vivre. Pour vous, cela a énormément perturbé les livraisons (annulation et/ou report). J'en suis désolé et je vous prie de bien vouloir m'en excuser.
Cela fait 5 ans que je suis installé et c'est la première année ou je n'arrive pas à remplir mes engagements. C'est très important pour moi de pouvoir vous rendre en poulet et œufs la confiance et l'argent que vous placez sur notre contrat d'engagement en AMAP.

Une amap m'a proposé la solidarité par rapport à mes pertes, ce que j'ai accepté. Pour les autres amaps je vais décaler les renouvellements afin de vous rendre les œufs de l'année dernière avec les poules de cette année. Ce qui me permettra de remplir mes engagements.
J'ai volontairement baissé mes engagements cette année et j'espère ainsi avoir des œufs en trop que je pourrais rendre à l'amap qui ma proposé la solidarité ! J'espère vraiment que cette nouvelle année se passera bien !! Les poules nouvelles sont arrivées fin aout et j'ai eu le premier œufs le lendemain de leurs arrivées (le premier œuf arrive généralement 15 j après l'arrivée des poules). Elles continuent à pondre et je pense que je vais être en avance cette année pour les premières livraisons, ce qui devrait m'aider à vous rendre vos œufs !!

A noter, que les amaps ont toujours réussit à maintenir les livraisons malgré le COVID et je vous remercie pour cela !! L'amap s'est montré solidaire en ces temps difficiles et cela m'a beaucoup aidé ! Je vous renouvelle mes remerciements pour votre engagement en AMAP .


Des nouvelles de Xavier et Thomas - Septembre 2021


Je rentre de vacances qui furent fort réconfortantes après 6 années sans être parti aussi loin et aussi longtemps de la ferme. Thomas a pu prendre complètement la direction de la ferme.

 

Je viens vers vous en cette rentrée pour plusieurs informations importantes :

- Comme le trimestre dernier, je vais devoir encaisser les chèques ce mois ci au lieu du mois d'octobre pour permettre à la ferme d'éviter les problèmes de trésorerie et de poursuivre sereinement notre activité.

 

- Nous organisons une journée à la ferme le samedi 9 Octobre pour la RECOLTE DES COURGES! C'est un moment convivial et régulier où votre présence est très importante pour que cette opération se déroule bien. Tenez nous au courant des personnes qui viendront le jeudi 30 septembre au plus tard.

 

Je reviendrai bientôt avec des nouvelles plus exhaustive sur l'été qui vient de passé et l'automne qui démarre.


Des nouvelles de Xavier et Thomas - Juillet 2021


Vous me retrouvez pour de traditionnelles nouvelles régulières qui ont tardé à venir. Enfin l'été, j'en profite pour faire un grand tour des légumes car il pourrait être assez court vu les prévisions météo de la fin de semaine.

 

Globalement toute la production accuse un retard de 3 semaines au moins, vous n'avez toujours pas vu la couleur d'une tomate et c'est la première fois qu'elles se manifestent aussi tardivement. Mais, enfin, elles vont arriver cette semaine après nous avoir fait un peu peur car de nombreuses sont tombées vertes d'impatience et déjà abîmées ces derniers jours.

 

Après ce début d'été assez froid, très peu lumineux et bien pluvieux nous ne pouvons que nous réjouir de ne pas avoir subi de catastrophes. Toutefois les herbes adventices qui concurrencent nos cultures poussent vite et fort, nos légumes poussent bien aussi comme les choux, les poireaux, les oignons et leurs alliés alliacées. Mais on voit pas mal de maladies cryptogamiques que nous n'avions pas l'habitude de rencontrer et qui pourraient nous porter préjudice. Le mildiou en particulier, sur les Tomates que nous tentons de combattre, sur les oignons qui nous pousse à tout récolter très rapidement et réduira probablement la capacité de conservation et sur les pommes de terre qui n'ont déjà presque plus de feuillage et ne grossiront donc pas beaucoup en espérant que les tubercules ne soient pas atteints...

Nous venons de faire les semis, un peu en retard à cause de la pluie : Carottes, Navets, Radis d'hiver, betteraves, etc. et leur gestion va être un défi pour ne pas laisser les adventices prendre le dessus tandis que nous observons le retour des Altises qui ne peuvent plus s'attaquer aux choux (protégés par des voiles et trop développés) mais qui dévorent les Radis Daïkon avant qu'ils ai pu développer les vraies feuilles qui succèdent aux cotylédons.

Les limaces sont en permanence en embuscade et les conditions leur sont particulièrement favorables.

 

Une année qui ne ressemble encore à aucune autre et qui nous offre sont lot de surprises, un peu moins compliquée que l'an dernier. Elle s'avérera certainement exceptionnelle par les températures basses de juillet et le cumul de précipitations dont on avait perdu l'habitude à cette période.

 

Nous avons réussi à former une équipe solide et durable avec Thomas puisque Tanneguy est à Mi-temps avec nous en parallèle de son travail à mi-temps avec nos voisins de la ferme Sainte-Colombe et Jackeline passe une bonne partie de ses semaines avec nous comme saisonnière jusqu'à la fin du mois de septembre. Thomas va être en vacances à la fin de la semaine pour 15 jours, nous nous poserons pour engager notre association à la fin de l'année car nous manquons de temps actuellement; il a pris les rennes de la production depuis le début de la saison.. Quant à moi, je partage mon temps entre la ferme (sa gestion, récoltes, pointes de travail,...) et l'aide au développement de nouvelles fermes à l'agro-écosystème le plus naturel et résilient possible. Mes vacances seront fin Août, pour 15 jours également et c'est la première fois que nous nous autorisons une période aussi longue de congés à cette période.

 

Je vous souhaite à tous de bonnes vacances que vous soyez en plein dedans ou qu'elles arrivent plus tard.


Des nouvelles de Xavier - Mai 2021


Nous reprenons les livraisons hebdomadaires la semaine prochaine ! Dans les champs la pluie tombe avec ardeur ce qui nous change des 3 dernières années ! Les cultures se portent bien, nous avons eu de l'aide en semaine ce qui était appréciable. N'hésitez pas à venir si vous avez le temps lors de nos journées de travail si vous pouvez prendre un peu de temps. La prochaine journée à la ferme sera fin juin : LE SAMEDI 26 JUIN. Avec très probablement des plantations extérieures et un peu de désherbage.

Cette année, nous avons un très joli jardin extérieur et la serre commence à être bien remplie ! Elle n'attend que la semaine prochaine pour se vider de ses carottes, pommes de terre nouvelles, etc. et accueillir de nouveaux pieds d'aubergines, concombres, patates douce...

 

Lors de nos prochaines livraisons, nous reprenons les horaires habituels, le réseau AMAP a transmis un message qui confirme la dérogation pour les responsables de distribution, et le couvre feu est repoussé à 21H.

 

Comme vous le savez, Thomas a pris la responsabilité des cultures à la ferme et il le fait parfaitement. Nous sommes bien entourés cette année et c'est tant mieux. Pour poursuivre l'année qui a si bien commencée nous embauchons des saisonniers, nous avons donc besoin de vos groupes et de votre soutien.

De mon coté, j'ai eu l'opportunité il y a quelques semaines d'entamer une activité secondaire passionnante qui permet d'autant plus à Thomas de prendre de l'autonomie en m'éloignant un peu de la ferme. J'avais besoin de prendre du recul, ce n'est pas simple mais ça permet de regarder mon parcours avec de la distance et de l'observer avec plus d'objectivité, de bienveillance. Ce recul donne à Thomas toute la latitude et l'expérience de l'installation qui nous permettra, cette année d'engager notre association sur de belles bases.

 

Cette nouvelle activité consiste à conseiller une très jeune entreprise qui s'est donné comme objectif d'installer des fermes maraîchères agroécologiques sur des terres disponibles de collectivités ou d'entreprises privées sur le territoire national. Je mets mon expérience construite par ma carrière de paysagiste qui a précédé mon installation et, bien sûr, mes dernières années de maraîcher pour construire des projets viables et vivables. J'apprécie beaucoup ce virage même si mon rythme de vie bien intensifié.


Des nouvelles d'Alexandre - Janvier 2021


Tout d’abord merci beaucoup à vous tous pour vos renouvellements et aux nouveaux amapiens qui nous ont rejoins. Nous sommes à la toute fin de cette année qui a été bien chargée et nous a donné du fil à retordre jusqu’au bout. Depuis le mois de décembre nous avons pu, avec Thomas, nous poser un peu sur l’année prochaine et sa planification. Les plans de culture sont réalisés et nous avons pris de bonnes résolutions pour notre organisation. Le défi sera de tenir le cap même en période de pic de travail.

 

L’année qui s’est écoulée avait bien commencée pour nous mais très vite au démarrage de l’été nous avons subit de nombreux déboires (attaques d’insectes, manque de main d’œuvre, 3ème sécheresse estivale consécutive,…) qui ont rendu l’année 2020 assez décevante. En effet, nous n’avons pas vécu de pic de production estival comme nous en avions l’habitude et la production a peiné à répondre à nos besoins pour avoir de très belles parts de récoltes. Pourtant ce sont les plus beaux mois de mars et avril que nous avons réalisé depuis mon installation. Que nous réservera 2021 ? nous souhaitons le meilleur dans nos champs et pour vous tous.

 

Les renouvellements sont un peu en deçà des besoins de la ferme pour cette rentrée 2021, je souhaitais réduire le nombre d’Amapiens pour nous permettre de suivre plus facilement ainsi que pour être en accord avec les stocks pour l’hiver qui ne sont pas terribles. Nous devrons certainement accueillir une quinzaine de nouveaux Amapiens en juin, lors de la reprise de la saison pour atteindre 110 parts en tout (135 en 2019 et 2020). La plupart des dépenses pour l’année qui arrive sont faites (graines, terreau, fumiers, etc.) et je déposerai les premiers chèques aux premiers jours de l’année qui arrive pour nous permettre d’y faire face.

 

Diminuer le nombre d’Amapiens permettra d’alléger la pression sur le volume à récolter et c’est aussi dans l’objectif de permettre des échanges facilités et un meilleur investissement de chacun d’entre vous à nos cotés.

 

Notre mode de culture reste fidèle à nos convictions avec un suivi de nos légumes de la graine à la récolte, le développement d’un écosystème équilibré et l’utilisation de produits naturels pour nous aider à réguler les organismes pathogènes de nos légumes, des emplois pérenne et de bonne qualité et un usage de l’eau maîtrisé et limité. Au vu de ce que nous avons appris et de l’évolution de la ferme, nous avons anticipé les stocks de purins pour réagir en cas de besoin et nous améliorerons nos capacités d’arrosage. J’ai suivi une passionnante formation sur l’irrigation des légumes qui m’a permis d’appréhender les moments stratégiques pour arroser nos plantations et les meilleures méthodes pour économiser l’eau. Toujours sans irrigation systématique nous devons améliorer nos méthodes et capacités d’arrosage pour améliorer nos récoltes. Deux décisions majeures ont été prises : améliorer notre système pour arroser et réduire les surfaces cultivées pour mieux suivre nos cultures. Pour cela il nous faut terminer les travaux de stockage d’eau avec l’étanchéité du bassin creusé en 2019 et compléter nos outils d’arrosage pour les planches de semis (carottes, navets, betteraves,…) nous continuerons à étudier nos solutions de paillage qui se sont toujours révélées bien efficaces. La réduction des surfaces devrait nous permettre de réaliser de meilleures récoltes contrairement à ce qu’on peut penser puisque nous espérons un taux d’échec moins important et un meilleur rendement en nous permettant un meilleur suivi.

 

L’hiver qui arrive va être marqué par la présence des courges et des pommes de terre, nous avons également une jolie production de verdures diverses dans la serre et en particulier des endives. On pourra encore prélever des poireaux et des choux en espérant que la météo ne sera pas trop rude. La serre est pleine de racines également qui arriveront avec le printemps dans l’ordre : radis roses, navets frais, carottes, betteraves…

 

Les courges vous permettent une belle diversité de recettes et il faut aller chercher des idées comme le Tartare de Butternut (CRUE!), les steaks de Longue de Nice, la Musquée de Provence rôtie, plat de Spaghettis végétales ou encore les courges cuite en Hasselback comme en Suède ! Mais bien sûr, purées et soupes sont parfaites aussi.

 

Tous les mois, les derniers vendredis dans la mesure du possible, nous ferons une réunion de ferme à laquelle des représentant de vos AMAP sont les bienvenus « à distance » pour suivre nos réflexions et notre organisation. C’est le moment où nous déterminerons les journées d’activités à la ferme qui suivront. Vous pourrez donc nous suivre en Zoom le vendredi 28 janvier entre 9h et 10h30.

 

Nous vous livrerons toutes les semaines du 13 et 14 janvier jusqu’au vacances de février (Pause de 15 jours) et reprendrons jusqu’aux vacances de Pâques avant de faire une pause pour se consacrer aux champs durant quelques semaines d’avril et mai.


Des nouvelles d'Alexandre - Novembre 2020


Comme je le fais de manière régulière, je vous propose de vous faire un petit bilan de l'année écoulée (septembre 2019 à aujourd'hui).

Tout d'abord du côté des poulets (volailles de chairs).

L'année écoulée s'est bien passée sur le plan de l'élevage avec environ 10 000 poulets produits cette année. Cela peut vous paraître impressionnant comme chiffre mais cela me classe dans la catégorie des petits élevages au regard de notre administration. Pour comparaison, un éleveur produisant des volailles bio en circuit long (ou industriel) produit environ 4000 bêtes par bâtiment. Il dispose souvent de plusieurs bâtiments et répète l'élevage sur un bâtiment environ 3 fois par an. Je vous laisse faire le calcul mais cela peut faire de gros volumes...

J'ai atteint à peu de chose près mon objectif de 11 000 volailles par an.

J'ai été largement au-dessus de l'engagement du contrat avec un poids moyen livré de 2,1kg (pour un contrat à 1,9kg). Cela s'explique par le fait que je mets tout en œuvre pour vous livrer plus que convenu afin de respecter mes engagements en terme de poids et aussi du fait de la crise du COVID. En effet les collèges et lycées ont fermé leurs portes. Les cuisines des établissements scolaires me prennent beaucoup de coqs qui sont plus gros que les femelles donc je vous ai livré plus de coqs que prévu,  ce qui explique que cela ait fortement fait progresser le poids moyen. Cela s'est fait en votre faveur et a entraîné une légère perte économique de mon côté. Pour tout vous dire, je suis tout à fait satisfait de cette situation et absolument pas gêné par cette perte. Je suis surtout bien content d'avoir réussi à vendre toutes mes volailles malgré une chute d'environ 30% de mes commandes du fait de la fermeture de la restauration collective et de la restauration classique.

Au niveau de l'élevage j'ai rencontré quelques soucis avec des prédateurs. Les poulets ont été victimes d'attaques de la part des corneilles mais aussi des buses. Ce sont deux espèces que nous n'avons pas le droit de chasser et je suis donc obligé de subir cette situation. Afin de limiter ces attaques, je retarde de quelques jours la sortie des jeunes poulets afin qu'ils soient plus gros et donc moins vulnérables. J'avais déjà rencontrer ce problème l'année dernière. Je vais me rapprocher du garde chasse afin de trouver une solution (ex:  les capturer pour les relâcher plus loin...)

Les attaques de corneilles ont eu lieu au milieu du printemps puis ont été suivi par les attaques de buses durant l'été. Le garde chasse pense que cela a à voir avec la période où ces oiseaux ont leurs petits à nourrir et aussi du fait de la sécheresse qui entraîne une baisse des ressources naturelles.

Sinon les fortes chaleurs gênent les volailles mais cela n'entraîne pas de mortalité. Toutefois les poulets de la rentrée de septembre dernier étaient vraiment petits et certains amapiens ont  eu de tout petits poulets. Je vous prie de bien vouloir m'en excuser mais là je ne peux pas faire grand-chose. Quand les volailles ont trop chaud, elles mangent beaucoup moins et grossissent très peu. 

Concernant leur confort, les bâtiments sont très bien ventilés donc cela me permet de passer les pics de chaleurs sans problème de mortalité.

Au niveau des pondeuses cela a été plus compliqué cette année. En effet j'ai perdu 15 poules en l'espace de 10 jours au début de l'hiver (octobre-novembre 2020). Je pense qu'elles ont été effrayées et se sont amassées durant la nuit. Peut-être est-ce un volatile nocturne qui s'est posé sur le poulailler ou un rongeur qui leur a fait peur durant la nuit. Toujours est-il que je pense qu'il y a eu un bruit qui les a effrayées. Afin de remédier à cela j'ai construit de nouveaux perchoirs, plus larges, plus hauts afin d'éviter les mouvements de panique nocturne en faisant en sorte que les pondeuses dorment sur des espaces plus étalés et moins serrés.

Puis j'ai eu un problème de parasites dans le poulailler...Cela stresse les poules et entraîne une chute du taux de ponte. De plus j'ai fait une erreur dans mon calendrier de livraison. Ces deux facteurs ont entraîné des perturbations dans mes livraisons! Je pense que les parasites sont dûs à l'absence de réel hiver cette année qui normalement sert à réguler les populations de parasites... C'est un problème qu'ont également rencontré vos maraîchers.

J'ai donc opté pour un traitement à la terre de diatomée qui est un élément naturel qui agit de manière physique sur les parasites  (ce, afin d'éviter les traitements chimiques que je ne veux pas utiliser). Il s'agit en fait d'algues microscopiques et fossilisées qui cisaillent les parasites et les rampants qui marchent dessus et qui sont donc bien utiles en agriculture biologique. Elles s'utilisent également comme vermifuge naturel directement dans la nourriture des poules (elles peuvent la manger sans danger) et participent également à capter les odeurs et l'humidité participant ainsi à assainir l'atmosphère du poulailler.

Je réparti donc la terre de diatomée au sol et dans les pondoirs. Le seul point négatif est que l'œuf peut garder une trace sur la coquille (comme une traînée de poussière). Pour rappel je n'ai pas le droit de laver les œufs, je les frotte pour enlever le plus gros mais il en reste souvent à la surface de la coquille! Je vous prie de bien vouloir m'en excuser, en effet cela participe au bien être des poules et c'est un élément essentiel pour produire de manière saine et respectueuse de la nature et éviter les produits chimiques.

Enfin tout cela est ce que l'on appelle l'expérience  !!

Au niveau de la propreté des œufs, je ne suis pas vraiment satisfait du rendu de ces dernières semaines. En effet il a énormément plu (1,5 m d'eau en 45 jours) ce qui a transformé certaines parties du parcours des pondeuses en zones boueuses. Oui, les pondeuses adorent gratter et trifouiller le sol. Cela participe donc à la création de zones boueuses sur les parcours. Les poules ont donc les pattes et bas ventre crottés. Elles salissent ainsi les nids et les œufs quand elles pondent. Pour limiter ce problème, je mets plus de paille dans le poulailler et plus spécialement devant les trappes de sorties afin qu'elles puissent "s'essuyer" les pattes. Je nettoie les nids tous les jours en ramassant les œufs. Je travaille sur le sujet pour essayer d'améliorer le process. 

Pour finir je tiens à vous remercier encore pour votre engagement que vous matérialisé par le contrat d'engagement en AMAP qui nous lie. Ce contrat m'assure un débouché pérenne et m'aide dans la planification de mes différentes productions ce qui est un véritable atout dans la réalisation de mon projet de ferme en agriculture biologique !


Des nouvelles de Xavier - Septembre 2020


La pluie est arrivée, tant mieux. Le temps me manque un peu pour donner des nouvelles plus longues mais globalement on est plutôt content.

je vous fais une synthèse un peu exhaustive

 

Nouvelles de la ferme par ordre géographique :

- Merci aux personnes qui se sont déplacées aux journées à la ferme, aux dernières dates ce sont entre 2 et 4 personnes qui sont venues.

- Pommes de Terre : récolte terminée, assez identique à l'année dernière mais elles sont plus "piquées" par le Taupin

- Poireaux : ils n'ont pas beaucoup grossis, ils sont très nombreux et j'espère que la pluie va les aider à grandir

- Courges : la récolte est terminée, elles sont en train de sécher sous la serre. Même quantité que l'an dernier, même qualité, même diversité.

- Choux : Ils ont beaucoup souffert des chaleurs, des altises (encore) donc les pertes sont assez importantes mais il y aura des choux qui ne demandent qu'à grossir avec l'aide d'un peu plus de pluie!

- La verdure : laitues, épinards, blettes, céleris branches... ont repris place dans nos jardins, nous en semons toujours pour le printemps et les semis pour l'hiver se portent bien, la serre va commencer à se remplir dès la semaine prochaine.

- La serre : nos cultures d'été se portent encore bien sauf peut-être les concombres qui s'arrêteront bientôt après cette année bien difficile pour eux. Cette semaine, une récolte record de tomates par rapport à d'habitude. Des patates douces nous réservent certainement de magnifiques surprises pour cet hiver (une première).

- Les courgettes vont s'arrêter d'une semaine à l'autre, nous n'y passons plus tous les jours d'où les calibres parfois un peu gros...

- Les semis n'ont pas été réussis cette année. Toutefois nous aurons probablement une récolte de carottes correcte, quelques betteraves. Je ne sais pas trop pour les navets et les radis mais les premiers ont encore le temps de grossir.

- Les oignons sont tous récoltés, c'est beaucoup mieux que l'an dernier mais rien d'extraordinaire. Ils ont poussé sur paille ce qui leur a plutôt réussi au regard de la quantité de pluie que nous avons reçue.

 

Météo : on vient d'apprendre le caractère exceptionnel de cette année 2020 (Hahaha!!!) au titre d'une sécheresse d'été à l'intensité jamais relevée depuis le début des relevés. Pour ceux qui ne me suivent pas depuis le début, je suis installé depuis 5 années et j'ai vécu 4 années qualifiées d'exceptionnelles...


Des nouvelles de Bruno et Katia - Septembre 2020


Champs/cultures : La saison 2019/2020 fût compliquée encore une fois puisque la météo n'était pas bonne, ainsi nous avions eu beaucoup trop de pluies de fin octobre jusqu'au 10 mars et ensuite du sec total pendant 1 mois 1/2 jusqu'à fin avril. Il y eu un peu de pluie début mai, mais après le temps sec à prédominé jusqu'à aujourd'hui, particulièrement en juillet/août où nous sommes passés à côté des orages !

 

Les résultats sont:

 

- malgré tout une récolte de blé et épeautre d'automne correcte et de bonne qualité .

 

- une récolté de blé de printemps très faible.

 

- aucune récolte en cameline qui n'a pas poussée du tout !

 

- pas de semis possible en autres cultures de printemps (lentilles, pois,,,) car trop sec et problèmes d'insectes.

 

- peu de déchaumage réalisé après moisson.

 

- pas de semis de couverts réalisés en ce 31 août : il ne reste que quelques jours pour le faire mais si la pluie ne vient pas cela sera irréalisable !

 

Élevage : Les bovins continuent d'occuper certaines surfaces en couverts mais à cause de la sécheresse, je suis bien limité. Il n'y a déjà plus beaucoup d'herbe à brouter en ce moment ! Sinon l'activité se passe plutôt bien, les Salers de plein air sont beaux et l'abattage/transformation est en place depuis l'automne dernier.

L'organisation pour l'acheminement des caissettes reste compliqué à cause de la chaîne du froid à respecter et des DLC courtes pour les morceaux transformés. Je suis toujours en partenariat avec la ferme Goffart père et fils pour l'achat des broutards à engraisser et pour les livraisons.

Pour les amaps concernés, je referais un mail très prochainement afin de préparer les prochaines livraisons de caissettes car j'aurai 5 superbes bœufs Salers à faire abattre et il faudra impérativement que j'ai les commandes à l'avance !

 

Transformation : J'ai réalisé cette année de nombreux investissements en matériels pour les cultures mais aussi pour la transformation avec un second moulin qui me soulage grandement et permet de répondre à la demande en augmentation pour les farines.

Depuis 3 jours j'ai aussi reçu un trieur complémentaire de type alvéolaire qui va me servir notamment pour mieux séparer l'épeautre décortiqué et non décortiqué avant le passage au moulin. 

La fabrication des pains est toujours aussi intense puisque nous sommes au maximum de nos capacités du mardi au vendredi, Et même le lundi va devenir bien chargé puisqu'une nouvelle amap (Romainville) va être en partenariat à partir d'aujourd'hui !

Le projet d'agrandissement du fournil est d'actualité mais cela avance doucement, notamment à cause des incertitudes et complications de ces derniers mois.

Pour les livraisons de farines, je souhaite que nous élaborions avec chaque amaps concernées un planning pour la saison cela afin de bien répartir le travail de préparation et de pouvoir répondre à un maximum de demandes. 

Ce printemps à cause de l'histoire du Covid, nous n'avions pas organisé de journée à la ferme, mais pour ceux qui ne connaissent pas encore notre activité, je propose pour l'automne 2 après midi de visites les samedi après midi du 26 septembre et du 10 octobre. Le nombre de visiteurs sera limité, il faudra si possible nous prévenir à l'avance ! 

Les livraisons de pains reprennent à partir de cette semaine et l'on espère que tout va aller au mieux malgré les lourdes contraintes du moment (masques obligatoires, embouteillages sur les routes, arrêt de travail…).


Des nouvelles de Xavier - Fin juin 2020


Après ces deux semaines de pauses forcées dans les distributions, nous allons reprendre. Les légumes vont reprendre petit à petit et j’espère assez rapidement vu la saison.

 

Encore une fois, c’est inédit d’avoir à subir cette coupure à ce moment de l’année (semaines 24 et 25). Depuis 2017 nous enregistrons en détail le contenu de toutes les livraisons, nous pouvons donc vous dire ce qui a manqué et émettre des hypothèses sur les raisons de ce manque :

 

Légumes                                                Cause de l’absence

+ Blettes                                                     - Désherbages Avril

+ Choux                                                      - Présents, en avance dans la serre

+ Choux Rave et Fenouils                           - Présents

+ Concombres                                            - Pucerons

+ Courgettes en grande quantité…            - Pucerons (Elles reviennent !)

+ Fèves assez abondantes                          - rendement très faibles (pucerons non décelés en début de saison ??)

+ Laitues                                                    - Désherbages Avril

+ Oignons frais                                           - Récolte anticipée et désherbages Avril

+ Pommes de terre primeur                       - Plan de culture modifié pour raison sanitaire

+ Pois                                                          - Désherbages

 

Durant la période de COVID, nous avons dû assumer le travail au champ seuls avec Thomas alors que nous prévoyions d’être quatre durant presque toute cette période. La préparation des paniers nous a demandé plus de 120h de travail supplémentaire non prévu. La situation actuelle est en grande partie due à la période passée qui nous rend épuisés en ce début d’été.

 

En second lieu, nous avons subi une fulgurante attaque de pucerons dans notre serre que nous commençons juste à réguler non sans difficultés. Le résultat qu’on ressent tout de suite c’est 300 pieds de courgettes éliminés soit autour de 1200Kg de courgettes non produites sur une période de 6 semaines et qui pourtant nous ont demandé de l’investissement (Terreau, graines, etc.) et du temps (semis, entretien, plantation et… lutte contre les pucerons) C’est aussi 220 plants de concombres qui auraient dû produire tout l’été, les graines de concombre valent entre 50 centimes et 1€ pièce. Les melons semblent dépasser la crise avec un certain succès mais cela engendrera à minima du retard dans la récolte. Pour les autres cultures d’été, les effets semblent négligeables à ce jour. La pression sanitaire a beaucoup diminué et semble même maîtrisée. La serre se retrouve plantée partiellement, nous n’intégrerons plus aucune culture dedans et avons décidé de déplacer les futures plantations en extérieur. Nous avons également réalisé des semis complémentaires, non prévus, pour pallier le manque prévisible. Cela engendrera du retard et une certaine fragilité mais relative vu le risque que nous prendrions en replantant dans la serre.

 

Durant ces périodes difficiles, nous ne réalisons pas les autres ventes, nous avons même fermé la boutique de la ferme ces dernières semaines. Lors de la reprise, ce sont bien nos AMAP qui sont livrées en priorité et nous attendrons d’être en mesure de reprendre avec les restaurants même si cela fait partie de notre équilibre économique et que j’aurais aimé les accompagner dans la reprise de leur activité. La relation que je noue avec les 3 restaurants (uniquement) que je livre est très étroite et ils sont tous venus donner des coups de main à la ferme une fois le déconfinement prononcé et avant de pouvoir ouvrir leurs établissements.

 

Avant de ne plus pouvoir venir vous livrer en juin, les résultats des livraisons étaient plutôt bons pour un hiver d’autant plus que la première livraison confinée, en mars, avaient été doublée en vue d’une éventuelle impossibilité de vous livrer plus tard. L’année dernière, malgré un démarrage très lent nous avions réussi à remplir nos objectifs de remplissage des paniers (5kg en moyenne) et le prix payé d’une part de récolte (1 an de livraison) était 30 % inférieure aux prix pratiqués à la ferme.

 

En vous engageant en AMAP, vous vous engagez sur une année de culture et nous nous engageons à vous livrer notre récolte. Nous sommes transparents sur nos méthodes de travail et de commercialisation. Le règlement de la part de récolte sert à faire fonctionner la ferme (intrants, semences, salaires, matériel,) est lissé pour s’adapter au mieux aux réalités paysannes (avance en cultures en début d'année, traites mensuelles...), les récoltes et les livraisons, elles, sont fonction des saisons et des aléas. Notre but est qu’elles soient les plus belles et régulières possibles.

 

Comme vous le voyez, nous traversons une nouvelle crise inédite pour nous. Elle nous forge en tant que maraîchers et nous en tirerons les leçons. Chaque année est nouvelle et surprenante, c’est très décevant pour nous d’avoir à subir ce moment et à déployer de l’énergie à lutter pour sauver nos cultures d’un ravageur mais nous avons fait le choix d’une agriculture pleinement respectueuse de son environnement avec vous.

 

J’invite tous ceux qui veulent et qui le peuvent à venir à la ferme pour mieux comprendre et vivre une journée de travail à nos côtés. C’est à 1h15 de Paris en voiture. Nous recevions un couple d’AMAPIENs vendredi 29 mai ils ont pu constater que nos courgettes présentaient des pucerons mais étaient très vaillantes, je suis resté attentif tout le WE, le vendredi qui suivait près des 3/4 étaient totalement détruites. Ce regard extérieur m’a permis de me rendre compte de la fulgurance du phénomène une fois décelé. Pour le moment je ne suis pas en mesure d’organiser des WE à la ferme, ils sont très précieux pour notre repos pour tenir jusqu’aux récoltes d’octobre même s'il est nécessaire d'y consacrer au moins 4 heures pour surveiller, arroser, récolter ce qui est indispensable, rattraper du retard. Toutefois nous pouvons vous recevoir tous les jours de semaine, jours fériés compris.

 

J’espère avoir apporté toutes les explications complémentaires nécessaires, n’ayant pas toujours le temps lors des distributions, nous sommes disponibles pour participer simplement à une réunion à distance ou physiquement si nécessaire.


Des nouvelles de Xavier - Juin 2020


Après une très endurante période passée, marquée par le confinement pour certains et par une très intense activité pour nous, nous subissons le retard accumulé ces dernières semaines.

 

Depuis la semaine dernière et pour quelques livraisons encore, les paniers vont être réduits. Les raisons sont, entre autres, les suivantes :

 

- Par manque de temps depuis le mois de mars, nous n'avons pas pu entretenir les cultures extérieures correctement (désherbages), elles étaient destinées aux paniers de ces semaines (laitues, haricots, radis, navets, pois, choux raves, fenouils, blettes, persil...) Nos récoltes sur cette partie ne nous permettent pas de vous remplir les paniers

 

- J'ai décidé pour des raisons sanitaires de ne pas faire de pommes de terre sous la serre afin de respecter les rotations de la famille des solanacées, la récolte des habituelles pommes de terre primeur se fera donc plus tard

 

- Nous avons planté beaucoup de choux dans la serre pour "compenser" les pertes de l'an dernier en choux. Cette culture est assez lente et bien qu'excellente, ne représente pas beaucoup de volume ou de poids

 

- Nous constatons également une récolte de fèves très décevante qui ne nous permet pas d'en apporter à tout le monde malgré la surface cultivée qui était doublée par rapport aux années précédentes probablement à cause des pucerons et des nuits froides qui ont perduré au printemps.

 

- Afin de compenser certains choix stratégiques, Thomas et moi avions planté une quantité double de courgettes primeur dans la serre mais en quelques jours nous avons subi une invasion destructrice de pucerons. Tous les pieds sont atteints, un grand nombre meurent sous la pression des hémiptères la récolte est au bas mot divisée par 3 par rapport à ce qui était attendu. Je viens de réaliser un traitement de purin de Rhubarbe afin de protéger surtout les cultures adjacentes. C'est la première fois que je subi les dégâts de pucerons.

 

Nous nous serions bien passés de cette situation, désolé pour les quelques paniers peu remplis des semaines qui arrivent. Le manque de pluie ne nous aide pas non plus. Comme d'habitude, nous nous consacrons au futur : entretien et protection des cultures d’été ; semis, plantation et protection des plantations d'hiver. Ce futur est bien proche, les tomates gonflent, et se coloreront bientôt.

 

Nous profitons du déconfinement pour rattraper le retard accumulé, les personnes qui avaient prévu de venir à la ferme ont pu revenir ces derniers jours. L'écosystème de la parcelle est riche, avec le temps il va s'équilibrer et nos observations s'affiner ce qui pourra diminuer les effets des ravageurs.

 

Comme nous le partageons avec vous, nous n'utilisons aucun traitement contre les insectes ravageurs qui pourraient nuire à la qualité de nos légumes, nos moyens sont très réduits pour réagir à ces aléas.

 

Je vous écris pour faire un bilan de l'état des cultures qui nous surprend comme chaque année mais ce mois de juin encore d’avantage !

 

Je suis au regret de vous annoncer que, contre toute attente, nous n'avons vraiment pas assez de légumes pour qu'une livraison soit raisonnable cette semaine. Je pense qu'il faut l'annuler, si nous la maintenons, nous vous apporterons les quelques choux raves qui ont bénéficié d'un désherbage tardif mais efficace. Ils peuvent attendre encore... Je préfère annuler cette livraison, voici les explications :

 

Nous sommes traditionnellement dans la période de reprise de la production, d'après mes relevés des années précédentes et les cultures que nous avions mises en place, nous devrions être en mesure de vous livrer des paniers au poids croissants avec des épinards, choux, courgettes, fèves, laitues, etc. Nous avions mis en place nos culture pour être en mesure d'être au RDV au mois de juin mais malheureusement la situation en est autrement et les pertes sont lourdes.

 

Comme évoqué dans mon précédent mail, les pucerons ont envahi la parcelle cette année, particulièrement notre serre et les courgettes ont été détruites après une petite semaine à les voir envahir devant nous à une vitesse mirobolante. J'aimerai être rassurant pour la suite mais pour l'instant je constate un fort maintien du ravageur hémiptère (le puceron donc) et nous nous efforçons de le suivre et de le combattre sur les concombres et melons en particulier. Il est présent dans l'ensemble de la serre qui doit nous assurer les paniers cet été. Il met en péril et en retard les deux cultures qui devaient entamer notre été : courgettes et concombres.

 

Dehors, nos cultures n'ont pas pu être désherbées correctement durant la période marquée par le confinement et les légumes n'ont pas réussi à se développer correctement. Ils sont donc en retard quand ils n'ont pas disparu soit gagnés par certaines herbes virulentes (liserons et Rhumex) soit grignotés par les limaces.

 

Je crois en l'équilibre qui s'installe, c'est la première fois que je constate des problèmes avec des pucerons dans la parcelle que je cultive depuis 5 ans. Avec cette invasion nous constatons également les populations d'insectes prédateur de l'hémiptère qui sont nombreuses et variées (syrphes, coccinelles, Chrysopes) mais qui n'ont pas réussi à combattre l'animal ravageur de nos cultures cette année. Ce problème semble assez répandu en France, il serait dû à un hiver trop chaud, j'ai par ailleurs (étant donné la météo) planté les légumes un peu plus tôt que d'habitude.

 

Pour la suite, je ne veux pas m'avancer, constatant un problème que je n'ai jamais rencontré. Toutefois, si les tomates continuent leur développement correctement elles pourraient arriver dans moins de 3 semaines, les courgettes extérieures vont prendre le relai assez rapidement et nous pourrions récolter des pommes de terre primeur également dans peu de temps. Si les pucerons gagnent du terrain et que l'équilibre ne se fait pas, les cultures d'été vont en souffrir. Ce serait une situation inédite à la ferme. Heureusement que les premières semaines de l'année furent marquées par l'année 2019 plutôt réussie par rapport à ce qu'on a pu vivre les années précédentes.

 

Sachez tous que ces moments de pénurie sont très pénibles à vivre pour Thomas et moi surtout quand ils se synchronisent avec les pics de travail et je suis désolé de cette situation et de ne pas vous voir cette semaine mais c'est plus raisonnable et cela nous laissera du temps pour rattraper le retard nécessaire à la reprise de la production de façon normale.


Des nouvelles de Xavier - Avril 2020


J’avais prévu de vous envoyer des nouvelles de printemps, je suis un peu retardé. Nos quotidiens à tous sont bien chamboulés par les mesures de confinement, nos livraisons aussi mais elles perdurent ! c’est l’essentiel. Je ne souhaite pas m’étendre sur ce sujet, je préfère vous parler de la ferme ces derniers temps et de ce qui arrive. Je vais tâcher d’être looooooong pour bien vous occuper quelques minutes. Je prends quand même quelques lignes introductives pour vous parler des changements dans notre vie à la ferme avec Thomas.

Thomas continue de travailler à mes cotés, assurer le début de l’année sans lui aurait été impossible. Nous respectons donc toutes les règles nécessaires pour ne pas diffuser le virus, ensemble. Comme vous l’avez vu ces 3 dernières livraisons, nous avons mis toutes les parts de récolte en sac et nous continuerons autant que nécessaire. Cela nous prend beaucoup de temps, il est probable que dans les prochaines semaines le contenu soit diminué d’autant plus que nous avons beaucoup pris dans les réserves lors de la première livraison « Covid ». Préparer la deuxièmes livraison a nécessité 30h à moi et Thomas. Cette semaine nous avons récolté et mis en sac : 297Kg de pommes de terre, 202Kg de Blettes, 68Kg d’oignons frais, 135 fenouils, près de 200 laitues 20Kg de Persil pour préparer vos parts de récolte. Merci à tous ceux qui proposent leur aide mais dans ce moment clef de la lutte contre le virus, nous ne souhaitons pas recevoir de personnes à la ferme, nous n’avons d’ailleurs pas le droit de le faire. Dès que possible, nous réouvrirons la ferme et quand ce sera raisonnable, nous fêterons les cinq ans avec vous. Tenez vous prêts ! Je ne me rends pas bien compte des difficultés ou non d’approvisionnement pour vous dans les conditions de confinement. Toutefois je suis heureux de pouvoir continuer à vous apporter vos légumes et je suis persuadé que ce mode de distribution est un des plus sûr du moment.

C’est le printemps, il fait beau depuis plusieurs jours et nous préparons les jardins pour accueillir nos cultures. C’est très agréable de travailler sous ce temps, la pluie s’est arrêtée depuis mi mars, nous espérons quand même la voir revenir avant l’automne !! Depuis 2 ans, quand la pluie s’est arrêtée avant le début de l’été c’était pour ne revenir qu’à l’automne… parfois bien tardivement. Nous n’aurons pas eu froid cet hiver, à peine deux petits coups de gel qui frôlait -4°C, cela peut avoir des répercussions sur le développement des insectes ravageurs ùais aussi sur la précocté des récoltes.

Cette année, nous continuons à semer et planter une grande diversité de légumes. Nous allons nous adapter au changement climatique en réalisant de plus nombreuses cultures estivales à l’extérieur. La serre est pleine, nous l’avons remplie en particulier de choux et oignons pour palier à ces légumes qui manquaient cet hiver. Les Tomates, aubergines, concombres leur succéderont de très près et commencent déjà à s’installer à la place des endives, laitues, fenouils,etc. que nous venons de vous livrer. Nous n’avons pas réalisé de culture de pommes de terre primeur sous la serre cette année en raison de la bonne récolte de l’année dernière et des successions trop intensives des légumes de la famille des Solanacées dans la serre. Cet été nous allons essayer de faire des patates douces. Et comme chaque année nous rivalisons de diversité dans les variétés semées et plantées dans nos jardins avec 16 variétés de pommes de terre, autant de courges et de Tomates. Je ne compte pas les plants que nous faisons mais toutes les semaines, il y en a probablement plus de 500 et ils sortent très vite de pépinière avec la chaleur exceptionnelle que nous vivons actuellement pour rejoindre les champs ou la grande serre.

Il existe un virus dont ont parlait avant le Corona et qui concerne les tomates. Le ToBRFV (Tomato brown rugose fruit virus) qui est redoutable pour cette culture mais également pour les poivrons et aubergines. De mon point de vue, largement partagé, il s’agit d’un « virus du confinement » en raison de la culture intensive et hors sol de Tomates hybrides enfermées sous serre étés comme hivers. Seulement aujourd’hui c’est également un virus qui nous menace tous. J’engage donc la ferme cette année dans la production de nos semences pour toutes les variétés de Tomates et ainsi limiter au maximum le risque de l’importer sur notre petite parcelle. On peut toutefois espérer que le virus affecte moins les variétés dites anciennes que nous cultivons.

Cette année 2020 est une des plus belle concernant notre production. Pour la première fois nous n’avons aucune rupture et elle est très satisfaisante puisque largement dans nos objectifs et engagements en diversité et en quantité malgré le creux de saison actuel. Suivre le rythme dans les champs en vous assurant des livraisons « spéciales » est très compliqué mais nous y arrivons en grande partie grâce au TOUTILO que vous nous avez permis d’acheter. Il nous fait gagner beaucoup de temps dans nos tâches quotidiennes et répétitives. En outre il nous offre un confort de travail inespéré et j’espère que vous pourrez le voir à l’œuvre dès que possible.

Je n’ai pas le temps de m’occuper des contreparties promises pour ce financement participatif et j’ai du improviser notre première livraisons avec une partie des sacs qui y étaient destinés. Je ferais un point un peu plus tard dans l’année mais les premiers sacs livrés sont les contreparties des contributions des AMAP en tant qu’association d’une part, et dans une certaine mesure des contreparties des participants. Ils vous sont donc offerts et j’aime vous voir arriver avec à l’épaule !

À la ferme nous nous occupons des cultures évidemment : puisque comme chaque année certaines prennent plus d’un an entre le semis et la livraison. Nous nous occupons également de son amélioration pour nous, pour les légumes et pour vous. Nous avons réalisé en fin d’hiver un grand rangement de nos bâtiments, nous avons réorganisé notre matériel pour pouvoir démarrer l’année dans de bonnes conditions. Je n’avais pas pu le faire en 2018-2019 car j’avais passé les longs mois d’hiver seul à la ferme. Nous avons pris ce temps indispensable avec Thomas pour démarrer 2020 sereinement (tout événement inopiné exclu…) Par ailleurs, mi février, j’ai engagé de petits travaux de rénovation des bâtiments qui nous accueillent tous les midi et qui vous accueillent lors des journées à la ferme. Je voulais qu’ils soient plus propres et accueillants et nous poussons les travaux dans de bonnes conditions de sécurité sanitaire avec l’aide d’un voisin qui y travaille seul maintenant pour pouvoir vous accueillir, cuisiner, manger, recevoir nos stagiaires et des formations au chaud et dans un bâtiment neuf et équipé.

J’avais prévu de vous parler des journées à la ferme. Actuellement je préfère ne pas me projeter dans ce sens mais j’espère pouvoir vous revoir à Toulotte quand la situation s’améliorera. Je maintiens pour le moment les dates de la fête à la ferme avec une réunion des bureaux AMAP le samedi 3 octobre et l’aide à l’organisation pour vous accueillir tous le 4 octobre qui célébrera également les 5 ans de la ferme.

Pour la plupart d’entre vous qui la connaissent, Rachel est installée en Bretagne, son installation prend du retard mais elle y est heureuse et tout se passe bien.

Au tout début de l’année j’ai suivi la formation Cagette.net qui permet de gérer des groupes AMAP et des distributions d’une part mais également de partager les produits de la ferme d’une autre façon. Cela va me permettre de faciliter les volets de développement avec une vente locale et de poursuivre ma collaboration avec les restaurants. Par ailleurs, j’aimerais que les amapiens puissent profiter d’autres produits de la ferme (Fleurs, miel, tisanes,…) de produits d’agriculteurs voisins (produits laitiers AB,…) qui pourraient transiter par ma livraison AMAP, et des légumes en petites séries, chers à produire ou considérés en surplus. Sur cet outil numérique, je peux maîtriser les quantités de produits disponibles sous forme de stocks. Cela me permettra de bien différencier les volumes qui vous sont destinés en AMAP des légumes qui sont disponibles pour d’autres commercialisations. Par ailleurs, c’est probablement un bon système pour communiquer directement avec l’ensemble des Amapiens (comme l’envoi de ces nouvelles par exemple ou l’annonce et les rappels des journées à la ferme). Je vais me lancer dans des essais avec certains d’entre vous pour réussir à être pleinement opérationnel si vous le souhaitez dès septembre prochain.

Notre métier est une sorte de désobéissance civile nécessaire ; une collaboration producteur-consommateur dans une action commune et partagée qui déroge à toutes les règles de commerce admises par le système actuel. De mon côté, j'assume l'acte révolutionnaire que représente mon changement en choisissant une vie beaucoup plus modeste et un métier nécessaire et respectueux de l'ensemble de son environnement. C’est d’autant plus facile à écrire dans cette période au trouble imprévu. Nous sommes bien à l’abri à la ferme dans un environnement sans trop de pression et surtout beaucoup de verdure. Toutefois il ne faut pas oublier la difficulté qui m’a permis d’en arriver là et l’importance du soutient des Amapiens depuis 5 ans dans la construction de cette ferme partie de (presque) rien.


Des nouvelles d'Alexandre - Avril 2020


Je vous écris car j'ai reçu beaucoup de soutiens de votre part ces derniers jours avec notamment des propositions de coup de main ! Je voulais tout d'abord vous en remercier. Cela me donne la force de continuer et je sais que je peux toujours compter sur vous et ce même quand ça va mal !!

Car j'imagine que vous aussi devez souffrir de cette situation à des degrés divers .Je pense également à vous!

Qui plus est je trouve que je ne suis franchement pas le plus à plaindre puisque que je travaille dans l'alimentation et que c'est assez porteur en ce moment puisque c'est une des seules raisons autorisées pour sortir de chez soi surtout quand on a tout une famille à nourrir le matin , midi et soir !

En effet tout est devenu très compliqué depuis le début de la crise sanitaire puisque j'ai reçu énormément d'annulations de commandes de la part notamment des restaurants et restaurations collectives ( écoles, collèges et lycées) avec pour le moment une annulation totale de 268 poulets pour la période 30 mars -19 avril . Ce qui pour moi est colossale.

De plus ma salariée est absente depuis 2 mois et pour encore 1 mois suite à une opération de la cheville donc je suis en plus très occupé sur la ferme.

Pour faire simple , j'ai donc reçu bcp d'annulations mais je reçois également bcp de nouvelles commandes de la part de mes revendeurs à Paris puisque ma problématique de surplus de poulets rencontre la problématique des familles qui ont besoins de faire plusieurs services par jour et donc d'acheter plus à manger chaque semaine.

J'espère que l'un va contrebalancer l'autre afin de s'équilibrer et je puisse ainsi traverser la tempête ! Pour le moment , je reçois plus de commande que d'annulation donc je suis dans une situation ou je ne peux fournir tout ce que l'on me commande. Certains de mes clients sont compréhensifs , d'autres moins...J'espère ne pas perdre de clients mais bon ...

Ma plus grande angoisse est que l'abattoir ne puisse plus fonctionner car si je ne peux plus abattre je vais très vite être débordé de poulets !! Il manque actuellement 50% des effectifs à l'abattoir.

Enfin il faut savoir que certains clients se retrouvent avec de gros problème de trésorerie et que le risque d'impayé augmente considérablement , cela vaut pour moi mais également pour l'abattoir. J'ai peur que la machine se grippe faute d'argent.

Il faut savoir également que mes fournisseurs font face à un manque de main d'oeuvre et un manque de fournitures ce qui entraîne des fermetures d'entreprises ce qui complique encore mon travail et je suis angoissé à l'idée d'avoir une panne mécanique et de ne plus pouvoir réparer et de ne pouvoir ainsi plus travailler !

J'ai commandé une pièce pour mon tracteur la semaine dernière que je n'ai toujours pas reçu au lieu d'un délai normal de 24h maximum....

Dans le contexte actuel et n'étant jamais sûr d'une semaine sur l'autre d'avoir la possibilité de travailler (l'abattoir peut être fermé , je peux tomber malade ou encore un pb mécanique majeur qui m’empêche de travailler faute de pouvoir réparer), je dé-stock au maximum chaque semaine . Je ne fais plus de stratégie à court et moyen terme et je pense avant tout à la survie de mon entreprise. Cela veut donc dire que vous pouvez voir vos distributions avancé , doublé ou tout simplement annulé (reporté naturellement!!) même si je m'efforce au maximum de respecter le calendrier prévu .

En temps normal , je vide un poulailler toutes les 3 semaines . En ce moment j'essaie de le vider en 2 semaines afin de diminuer le risque de me retrouver avec des volailles sur les bras si mon abattoir venais à fermer ou si je ne pouvais plus livrer. Donc mes amap et clients qui se trouvent en 3e semaine d'abattage risque de voir leurs distributions reportées.

Enfin je veux vous dire que je suis finalement assez optimiste car j'ai envie d'y croire et je pense et j'espère très fort pouvoir continuer sur cette voie en misant sur une forte augmentation de mes commandes et sur la fiabilité de mon abattoir . Après nul ne sait de ce que demain est fait!

Je vous remercie par avance pour votre compréhension et j'espère que vous comprendrez ma position vis à vis de cette incertitude constante et globale qui est mon quotidien dans mon travail aujourd’hui.

Pour les oeufs , cela ne change rien puisque je suis entièrement autonome donc il n'y aura pas de changement de ce côté là .

Je vous souhaite bon courage , j'espère que vous allez bien et que nous verrons bientôt sur les lieux de distributions ! En gardant nos distances naturellement 🙂 !!

J'en profite pour vous remercier d'avoir assurer la continuité du fonctionnement de vos Amaps !!


Des nouvelles de Bruno et Katia - Avril 2020


Tout d'abord, nous allons bien question santé, c'est surtout moralement que c'est parfois difficile, un peu comme tout le monde je pense...

Je suis en colère sur la situation actuelle car pas d'anticipation des "gouvernants", pas de médecins (déjà avant), pas de moyens, pas d’accès au traitement qui nous est interdit en cas d'infection (Plaquénil / azithromycine), pas de masques, etc... Et après ce désastre sanitaire, va venir le désastre économique. L'on n'a pas fini de parler de tout cela...

Aussi très inquiétant la sécheresse de surface déjà de retour cette année, qui devient de plus en plus préjudiciable au fil des jours. Le semis d’automne avaient été réalisés pendant une petite accalmie car nous avions eu 5 mois de pluies records avec des inondations régulières, pas de gel et donc une terre battue, très dure. Actuellement, les céréales poussent mal et les semis de printemps ne sont pas fait (céréale et Cameline). A suivre...

Notre mode de fonctionnement: transformation autonome et commercialisation quasi exclusive pour les amaps, ont permis de continuer l'activité pain presque comme avant. Cependant depuis 3 semaines, c'est moi ou notre fille qui aidons aussi Katia au fournil pour la préparation des pâtons car Steve ne fait que les livraisons afin d'éviter les risques de se contaminer et d'être malade.

J'ai également une forte demande en farines, et je fournis ce qu'il est possible par rapport à nos capacités. Un deuxième moulin doit être livré vers le 15 avril ce qui déjà nous permettra de sécuriser la production.

Le projet d'agrandissement du fournil était en cours avant la crise, maintenant tout est stoppé!

Caissettes de viande: (pour les amaps concernées)

En pièce jointe, je vous transmet un contrat de pré-engagement pour les caissettes de viande bovines livraison juin/début juillet (sur le même principe qu'à l'automne). Car j'ai de la demande, mais vu les nombreuses incertitudes il n'est pas possible de faire un contrat pour l'année complète, ni de demander le pré-paiement.

Pour les amaps intéressées, il faudra environ 10 caissettes à livrer par amap (ou sinon se grouper avec une amap proche) car la livraison avec le fourgon + caisson frigo est très spécifique. Me donner réponse d'ici une quinzaine de jours afin que je puisse programmer l'abattage et les livraisons. Attention, les quantités seront limités, l'atelier de découpe tourne au ralenti , le délai est long, et je ne peux pas passer beaucoup de bêtes (peut être 4/5 bêtes= environ 150 caissettes maxi).


Des nouvelles de Bruno et Katia - Hiver 2020


Katia se joint à moi pour vous souhaiter une bonne année 2020 et vous remercier de votre confiance !

Beaucoup de renouvellement de contrats pains ont lieu en ce début d'année et les quantités n'ont globalement pas diminuées ce qui est un formidable encouragement pour ce que nous faisons !

 

Cultures :

Les céréales d'automne ont été semées fin octobre. Les conditions n'étaient pas idéales mais tout a quand même bien levé. A suivre...

 

Transformation à la ferme :

A la fois pour répondre à la demande toujours très forte en pains mais également pour pérenniser l'activité sur le long terme, nous avons décidé de réaliser d'importants travaux et investissements :

J’ai ainsi commencé la rénovation complète de la grange attenante au fournil actuel pour agrandir le fournil avec un four de très grande capacité, une chambre froide, un pétrin et autres équipements. Un nouveau moulin et un trieur spécial alvéolaire viendront compléter les équipements. Un grand local, frais et fermé, sera spécialement aménagé en meunerie pour les 2 moulins.

 

Élevage :

C'est enfin l'aboutissement de plus de 2 ans de travail ! Mes 4 première bêtes ont été abattues et la transformation en viande réalisée ! C'est un soulagement et une satisfaction car cette nouvelle activité d'éleveur demande de la persévérance ! A la fin il y a notamment la contrainte de trouver un abattoir agréé bio, le plus proche est à Troyes (90kms) et de transporter la viande en frigo. C'est notamment pour cela que nous travaillons en commun avec la ferme Goffart dans l'Aube à Aix en Othe qui est le « naisseur » des Salers.

Plus de 160 amapiens ont commandés des caissettes et les retours que j'ai sont une grande satisfaction sur la qualité de la viande, savoureuse et tendre !

Pour cette année, nous allons mettre en place un contrat pour 2 ou 3 distributions de caissettes (printemps, début d'automne et fin d'automne). Il nous faudra hélas revoir le prix du kilo (vers 17,50/18€) car les coûts de la découpe et des transports sont plus importants que prévus ! Des adaptations sont à prévoir pour la bonne continuité de l'activité viande. Toutes les remarques et idées des amapiens seront les bienvenues !

 

Conclusion :

L'année 2020 sera forcément particulière avec tous les travaux, nouveaux équipements et activités qui se mettent en place !

Nous espérons au final trouver plus de temps disponible pour se rencontrer et une meilleure organisation avec l'embauche de collaborateurs.

Mais tout ceci demandera du délai pour la mise en place ! Maintenant c'est le contraire, je manque de temps, ainsi, je compte sur votre compréhension et votre bienveillance pour les relations de partenariats provisoirement plus distendues…

 


Des nouvelles de Xavier - Janvier 2020


Bonjour à tous, je vous souhaite une très belle année.

Merci à tous pour vos renouvellements, pour un grand nombre d’entre vous depuis les débuts de l’aventure de la ferme ! Merci aux nouveaux amapiens qui rejoignent cet engagement auprès de la ferme pour les légumes et peut-être avec d’autres producteurs également.

 

Cette façon de consommer est vraiment au sommet de ce qu’on peut faire comme échange en conscience et dans un respect mutuel. Vous êtes l’élément essentiel au fonctionnement de nos fermes en assurant notre autonomie financière et nous vous le rendons en vous livrant la part de la récolte qui vous revient. Je nous souhaite à tous que les récoltes soient les meilleurs possibles.

 

Vous accompagnez toujours un projet de mutation profonde des rapports humains et du rapport à l’approvisionnement alimentaire plus direct et plus proche. Vous accompagnez toujours un projet agricole dans un environnement en mutation rapide avec en particulier des météos extrêmes à cause du climat qui change mais aussi avec une évolution des pratiques et des technologies qui s’accélère grâce aux nouveaux moyens de communication et aux échanges entre paysans. C’est en accompagnant mon projet des Limons de Toulotte que vous êtes les premiers témoins de tout cela dans votre cuisine et dans votre assiette.

 

Nous entrons dans la cinquième année de la vie de la ferme.

C’est long… c’est court…

Long car il me faut de l’endurance pour tenir le rythme et réussir malgré les difficultés à produire assez de légumes et de diversité pour vous nourrir et pour que la ferme soit viable. Long car je commence à voir les enfants des AMAPs naître et grandir, entrer à l’école, changer de classe, me connaître comme leur maraîcher. C’est beaucoup d’émotion. C’est long aussi car le projet, qui commence à ne plus balbutier est fait pour durer encore jusqu’à être transmis.

Et puis 5 ans c’est court. Court car une année entamée est une année réalisée puisque le temps agricole se déroule sur 12 mois et les cultures prennent du temps de la graine au légume. Court parce que à la ferme les projets se sont enchaînés avec sa création la première année et les nombreux travaux, puis les travaux qui ont suivi pour assurer une ressource durable en eau et le stockage des légumes, la plantation de 350 arbres, la diversification de nos cultures, l’amélioration de nos méthodes, etc. Les projets ne s’arrêtent jamais vraiment. Chaque année des épreuves sont à relever et nous en apprenons beaucoup.

 

Après Rachel durant presque 3 ans, Thomas nous a rejoint en mars dernier, comme depuis le début je souhaite créer des emplois pérenne et sécurisant pour tous, il est donc en CDI à nos côtés. C’est ensemble que nous avons relevé le défi de réussir l’année 2019 à force de beaucoup de travail, d’énergie et de temps. Pour l’année qui vient, nous souhaitons améliorer nos conditions de travail et comme vous le savez d’acquérir un nouvel outil innovant : le TOUTILO. C’est son ergonomie et sa polyvalence qui en font un outil idéal.

Des collègues avec une très belle ferme d’herbes aromatique en Bretagne (l’Amante verte - https://bluebees.fr/fr/project/489) ont acquis cet outil en 2019 pour répondre au handicap du paysan qui s’est abimé un genou afin de ne pas tout arrêter. Si nous essayons aujourd’hui de réaliser l’achat d’un TOUTILO, c’est pour éviter d’arriver au moment où nous n’aurons plus le choix et pour préserver au mieux nos corps avant de les abîmer. C’est un métier de passion, de vocation mais ; au même titre que pour le personnel hospitalier par exemple ; nous ne pouvons pas sacrifier notre santé sur l’autel du dévouement. Pour réaliser cet achat, appuyés également par le soutien de notre caisse d’assurance maladie, je fais appel à vous pour participer à une cagnotte Bluebees :

https://bluebees.fr/fr/project/613-Limons-de-Toulotte

 

Des contreparties sont prévues, et vous nous aiderez beaucoup également en diffusant ce lien autour de vous.

Encore une fois, moi et Thomas vous souhaitons une excellente année, nous ferons comme depuis le début de notre mieux pour cultiver, protéger, récolter et partager vos légumes.

 


Bilan de fin d'année - Des nouvelles de Xavier - Décembre 2019


Je vais essayer d'être plus succinct qu'à mon habitude. Dans le cadre du contrat qui nous a lié cette année, je m'engage à un exercice de transparence sur le bilan de l'année tant sur le contenu des parts de récolte que sur le volet économique.

 

Pour l'année 2019, les AMAP ont contribué à 89% du chiffre d'affaire de la ferme avec 135 parts en fin d'année et 82.000€ et un chiffre d'affaire global proche de 93.000€. La ferme accuse un manque de trésorerie de l'ordre de 8000€ pour fonctionner correctement sans main d'œuvre saisonnière supplémentaire, les chiffres précis ne seront connus qu'à la clôture de la comptabilité en mars prochain.

 

Le Panier moyen cette année a pesé 4.6Kg pour une diversité moyenne de 6 légumes/herbes à chaque livraison. Le prix de la part de récolte 2019 est près de 30% en dessous de celui des prix pratiqués par la ferme dans les circuits hors AMAP (ferme et restaurants). Chaque semaine, nous vous avons livré 589Kg de légumes en moyenne avec un pic à 1191Kg (panier 8.87Kg) et un creux à 222Kg (panier de 1.78Kg). Pour la première année nous avons dépassé le poids "symbolique" de la Tonne livrée durant 5 semaine ce qui constitue un record pour nous.

 

Voici les statistiques corrigées avec les récoltes réelles de cette fin d'années (moyennes établies sur les 3 dernières années) :

Mois

Poids moyen

 Septembre

 6.95kg

 Octobre

 6.10kg

 Novembre

 5.10kg

 Décembre

 4.30kg

 

 

On peut conclure que malgré un début très compliqué en raison de la sécheresse 2018, Thomas et moi avons réussi à rattraper l'année sur le deuxième semestre 2019. Malgré l'absence des choux et les difficultés rencontrées sur nos planches de légumes racines, l'hiver sera bien meilleur que le dernier que nous avons connu. Nous allons rechercher un bon équilibre entre nos AMAP et les circuits Hors AMAP en cours de développement. La nouvelle organisation de livraisons bimensuelles pendant la période creuse de production correspond à l'étude de nos 5 années de production et de livraisons ainsi qu'à l'analyse de nos stocks.

 

Je vous rappelle que nous mettons en place un financement participatif pour l'acquisition d'un nouveau matériel de conception et fabrication 100% française afin de réduire la pénibilité de notre travail et d'améliorer notre efficacité. Cet achat est très important pour préserver notre santé et susciter les vocations nécessaires à l'agriculture que nous pratiquons.

Nous ne serons pas en mesure d'acquérir ce matériel sans arriver au bout de la campagne de financement, vous pouvez avoir plus de renseignements et participer au financement via ce lien :

https://bluebees.fr/fr/project/613-Limons-de-Toulotte

 

Au-delà de la solidarité que cela représente, nous avons prévu des contreparties : Paniers en osier du Morin, Besaces Made in France en coton bio aux couleurs de la ferme, herbes sèches de la ferme, et pour les légumes nous nous efforcerons pour vous de faire des compositions inhabituelles !

 

Merci de le diffuser dans vos réseaux respectifs, chaque contribution compte

 

Merci beaucoup pour votre soutien,

 

Je vous souhaite à tous d'excellentes fêtes de fin d'année.

 


La course se termine et l’année aussi - Des nouvelles de Xavier - Novembre 2019


Le marathon maraîcher se termine. La chaleur est toujours là et la pluie est bien arrivée. L’hiver semble commencer. Je vous apporte des nouvelles de fin d’année, assez riches qui synthétisent bien l’année passée et qui prépare à l’année qui arrive.

 

Voilà 5 ans que je vous écris des nouvelles que vous lisez régulièrement depuis décembre 2014 pour certains d’entre vous, alors que je n’étais pas encore installé. Celle-là est la 23ème lettre de nouvelles que je vous envoie. Nous avons traversé ensemble les saisons, les difficultés de la météo, le bonheur de la qualité, la joie des découvertes, les atermoiements parfois et toujours la recherche du bon chemin pour chacun. De mon côté c’est toujours un bonheur de vous apporter nos légumes avec la conviction qu’ils participent à votre santé, qu’ils font renaître une toute petite parcelle de terre, qu’ils offrent des saveurs parfois inédites, et je vous laisse continuer la liste.

 

Le plus difficile dans mon aventure est la traversée de l’hiver surtout quand il est aussi maigre que le dernier. Ce deuxième été de sécheresse consécutive associé à des périodes de canicule « jamais vues » était un nouveau défi à traverser. Toutefois la confiance revient cette année avec des récoltes rassurantes même si elles auraient pu être bien meilleures encore. Seul avec Thomas (ou presque) nous avons réussi à vous apporter des légumes tout l’été tout en entretenant vos légumes d’hiver aussi bien que nous le pouvions. Nos cultures ont un cycle long pour arriver jusqu’à vous. Nous les semons presque tous à la ferme et avant d’être récoltés il va s’écouler entre 8 semaines et jusqu’à plus d’1 an ; période durant laquelle nous devons leur apporter tout le soin possible (eau, désherbage,…) et les protéger des agressions sans aucun produit (insectes, rongeurs, gibier,…). Parfois nous échouons comme cette année avec les attaques massives d’altises en plein été qui ont détruit tous nos choux. Les Altises ont également détruit tous nos radis d’hiver et navets en particulier mais nous avons réussi à réagir en réalisant un semis tardif une fois la pression des insectes redescendue. Ces légumes racines seront donc bien dans vos paniers cet hiver mais de calibre plutôt plus petits que d’habitude. Vous ne trouverez aucun chou avant que nos semis hivernaux arrivent à produire de belles « têtes » d’ici le printemps 2020.

 

La parcelle et la terre que je cultive réagissent bien à notre activité, nous voyons que sa capacité à vivre une sécheresse, à absorber de grosses pluies s’améliore et elle est même assez impressionnante au vu de ce que j’ai pu constater les premières années. Je ne détaillerai pas ici nos pratiques mais vous pouvez relire de précédentes nouvelles pour en avoir les détails. Nous constatons une belle diversité dans les adventices rencontrées, c’est aussi ce qui nous a posé le plus de problèmes cette année mais c’est le signe d’un bel équilibre écologique. Et une terre couverte (même par des mauvaises herbes) est une terre protégée.

 

Notre travail est une mission passionnante dans laquelle moi, et également Thomas, intégrons énormément de sentiments ce qui porte tous nos efforts physiques et la nécessaire endurance pour arriver au bout. Nos semaines estivales sont longues et nous travaillons autour 70 heures par semaine, nous n’avons pas considéré les jours fériés comme chômés et la ferme a besoin d’une présence 7 jours par semaine pour récolter, arroser, aérer, etc. Nous récoltons chaque semaine depuis le mois de mai entre 500 et plus de 1000kg. Chacun d’entre nous a tout de même réussi à prendre une petite semaine de vacances à la fin du mois d’Août. Juste de quoi reprendre du souffle pour s’engager ensuite dans les récoltes qui se terminent et qui remplissent nos greniers de légumes que vous retrouverez en hiver. Vous comprendrez donc tous que dans les jours qui arrivent nous allons entrer en phase hivernale, plus calme et cela explique en partie mon choix de vous apporter vos légumes tous les 15 jours à partir de janvier 2020 et jusqu’à mai.

 

Nous allons donc nous reposer mais de nombreuses tâches nous attendent au-delà de la remise en état de la ferme (rangements, nettoyage, entretien des véhicules, préparation des sols cultivés pour 2020,…) en effet je souhaite améliorer grandement les conditions d’accueil à la ferme en restaurant le mieux possible les bâtiments qui y sont destinés. Pour vous accueillir, bien sûr, mais également pour nous et les stagiaires qui méritons un confort minimum pour travailler le plus agréablement possible dans les champs. Il s’agira de refaire le sol, l’isolation et le plafond du bâtiment appelé « la cabane » et qui sert en particulier de cantine pour le moment. Nous essayerons ensuite de l’équiper avec nos moyens (cuisine, tables, chaise, canapé,...). Nous construirons également des toilettes sèches à proximité, et plus si possible (douche, vestiaire, salle de repos, bureau,...)

 

La parcelle a bien changé ces cinq dernières années et cela se voit au paysage qui se dessine. Ce qui est le plus net est la plantation des 350 arbres qui traversent la parcelle grâce à vous qui avez abondé la cagnotte et à l’association ferme d’avenir qui nous a « décoré » Ferme d’Avenir 2017 Île-de-France et doté d’un prix qui nous a permis d’avancer un peu plus cette plantation. En 2020, j’ai décidé de ne pas poursuivre la plantation d’arbres pour me consacrer à l’entretien de ceux déjà plantés. En effet, la plupart ne sont pas encore palissés et certains ont besoin d’un peu de taille. Ensuite nous reprendrons la plantation avec un objectif symbolique de 1000 arbres en tout sans aucune contrainte de temps. J’ai également entamé la plantation d’une haie vive, nos entretiens et passages marquent les chemins. Quelques herbes que vous avez découvertes cette année ont également été plantées, ce sont des plantes vivaces qui s’implantent durablement dans leur espace et le marque avec leurs volumes, couleurs et odeurs. J’ai fait quelques essais de séchage cette année pour proposer des tisanes ou des herbes aromatiques. Je vais réaliser, si tout se passe bien, une plantation de topinambours également cultivés comme vivaces. Cela fait longtemps que j’ai ce petit projet mais le temps à y consacrer ne m’a jamais permis de le réussir. Ces jolis légumes de terre ne seront disponibles qu’à partir du printemps 2021.

 

Nous allons également essayer la culture d’endives en achetant des racines à cultiver en pleine terre. La plupart des endives disponibles sur le marché sont aujourd’hui cultivées hors sol et dans des hangars. Cette culture représente un surcoût important et un risque assez fort (maladies, rongeurs) mais je pense qu’elle vaut le coup (et le coût). Vous les retrouverez en fin d’hiver si tout se déroule bien pour elles.

 

Où en est la ferme du point de vue économique ? Après des premières années difficiles, 2019 nous a permis de remonter une pente assez raide en termes de trésorerie sans toutefois résoudre pleinement ce problème. J’ai bon espoir que l’équilibre économique soit enfin trouvé en 2020, en espérant que la météo nous y aidera. Pour cela j’ai décidé de diversifier les revenus de la ferme tout en consacrant l’activité en majeure partie pour les AMAPs. Nous venons d’ouvrir une vente de légumes à la ferme qui permet de mieux nous accrocher à notre territoire et à son tissu social. Cela faisait plusieurs années que je justifiais l’indisponibilité des légumes à mes voisins mais cela ne me semble pas durable et les essais de constitution de groupes en AMAP sur place n’ont pas réussi.

 

Dans un autre cadre, je continue à mûrir ma collaboration avec des chefs de restaurants et d’asseoir une véritable collaboration qui prend beaucoup de temps à mettre en place. Non seulement il est difficile d’être bien en accord entre les besoins d’un restaurant et les capacités de production de la ferme mais en plus, comme mes légumes sont destinés en priorité aux AMAPs, je n’ai pas toujours eu la capacité d’être assez régulier pour assurer une collaboration durable et sécurisée pour chacun. Cette diversification est un défi à bien des points de vue, il constitue également un atout majeur tant en terme économique qu’agronomique. En valorisant autrement les légumes de la ferme, je me rends compte d’une autre façon de leur valeur gustative et nutritionnelle face à ce qui est disponible sur le marché courant. Cela me permet d’être plus objectif sur la qualité des légumes que nous produisons. Ces collaborations particulières me permettent aussi d’expérimenter de nouveaux légumes, de nouvelles variétés dans de petites quantités. C’est ainsi qu’on a retrouvé tout l’été des Pâtissons, et peut-être l’an prochain de l’Arroche. Fournir les restaurants en légumes c’est également mon projet dans son époque embryonnaire et cela me permet de valoriser des produits inédits ou impossibles à vous livrer en AMAP à cause des quantités ou du temps nécessaire à la récolte pour un intérêt nourricier relatif (fleurs, feuilles sauvages,…).

 

Ainsi, comme je l’ai présenté lors de l’AG de la ferme à destination de l’ensemble des AMAP qui m’accompagnent, la ferme a besoin d’un chiffre d’affaire (CA) de 115-118.000€ ce qui représenterai 155 à 160 parts de récolte à 738€ (prix de la part de récolte 2020). Je préfère rester au nombre de parts actuel soit 130-135 parts (autour de 100.000€ de CA) et assurer le reste du chiffre d’affaire grâce au marché à la ferme et à d’autres collaborations. Ce choix permet de limiter la pression sur les groupes pour recruter de nouveaux amapiens ou d’augmenter le montant de la part de récolte.

 

Pour le moment, la ferme se porte plutôt bien malgré des difficultés à reconstruire la trésorerie mais je n’arrive toujours pas à me rémunérer correctement. Les trois modes de commercialisation de la ferme se veulent complémentaires et doivent me permettre d’atteindre un équilibre économique, en parallèle de son équilibre social et écologique, dès l’an prochain. Je cherche à produire le meilleur, dans les meilleures conditions possibles tout en m’assurant une qualité de vie correcte et comme a dit Eric Orsenna « On ne peut pas être directement bon et le croire c’est se priver du chemin ». Alors je continue le chemin, avec vous à mes côtés.

 

Enfin, je vais très prochainement mettre en place un financement participatif pour acquérir un outil léger d’assistance au travail maraîcher : le TOUTILO. C’est un « Cobot » a énergie électrique qui permet de réaliser la majorité des travaux maraîchers (désherbages, récoltes, plantations, travaux superficiels du sol,…) dans d’excellentes conditions de confort : en position allongée. Par ailleurs, cet outil va réduire fortement notre usage du tracteur ce qui est bon pour nous (bruit et échappement), pour la terre (poids des passages) et la planète (gasoil). Cet outil vient faire un essai à la ferme lundi 4 novembre, je vous en dirais plus dès que j’aurais engagé le lancement de cette campagne. Je vous remercie de votre aide pour cette nouvelle sollicitation en y participant si vous le pouvez et en diffusant largement cet appel dans vos réseaux. L’acquisition de cet outil nous permettra non seulement de préserver nos corps et de ménager notre énergie, de travailler plus vite, mais aussi d’attirer plus de personnes à venir travailler avec nous dans de bonnes conditions. Il me semble important d’améliorer encore nos conditions de travail en agriculture pour rendre plus attractive cette profession nécessaire. (https://www.toutilo.com/)

 

Pour conclure je vous conseille la lecture de l’ouvrage d’Olivier Roellinger, « Pour une révolution délicieuse » dont je vous propose ce court extrait « Pour qu’un produit soit qualifié « de qualité » l’humain et la nature doivent être les premiers critères ». Je sais que je conseille cet ouvrage à un public déjà acquis mais la période des cadeaux arrive et vous pourrez l’offrir aux plus réticents.

 

Merci à tous ceux qui ont lu mes nouvelles jusqu’au bout, à très bientôt pour en parler lors de nos livraisons.


Des nouvelles de Noémie - Août 2019


Nous sommes déjà fin août, il est grand temps de vous envoyer quelques nouvelles sur nos avancées, sur la santé des chèvres et des chevrières, sur nos perspectives de fin de saison, et tout et tout.

 

Pour commencer, plusieurs d’entre vous nous ont fait la remarque d’un goût changeant sur les fromages.

Tout d’abord, pendant la grosse canicule, un goût très acide, presque de citron : en effet, avec les hautes températures, le lait s’acidifie plus rapidement qu’à l’accoutumée lors de la maturation (= lorsque l’on met le lactosérum dans le lait) et lors du caillage (= après avoir mis la présure, le lait caille) et forcément cela se retrouvait dans le goût du fromage. Nous avons fait notre possible pour limiter cette acidité et, saison aidant, c’est bien mieux.

Plus problématique, un goût de « chlore ». Fait curieux puisque nous n’en utilisons pas ! Nous n’utilisons d’ailleurs aucun « produit » pour nos lavages de moules ou grilles à fromages : tout se fait au lactosérum qui est un puissant dégraissant. Nous avons cherché longtemps en écartant toutes les possibilités autres. Nous avons enfin et malheureusement trouvé l’origine de ce goût douteux : il s’agit de l’odeur de la résine qui est au sol de la fromagerie, ou les produits utilisés lors du montage des murs etc. (panneaux sandwich entre autres).

Nous vous en avions déjà parlé mais je me permets un petit rappel : cette fromagerie dans laquelle nous fabriquons le fromage, est nouvelle (les deux années précédentes j’utilisais un petit caisson transformé quelques années auparavant par son possesseur en fromagerie, et qui avait donc « roulé sa bosse » en matière d’ambiances, odeurs et autres). De plus, suite à de nombreux retards pour causes diverses, cette fromagerie nous a été mise à disposition très tard dans la saison, c’est-à-dire que nous n’avons pas pu correctement l’aérer avant de débuter notre fabrication. Certains diront (fort à propos) que ça fait maintenant plusieurs mois qu’elle est en service et donc que cela devrait être résolu… Mais non. Pour deux raisons principalement : la première étant que l’architecte et l’entreprise nous l’ayant installée ont oublié l’installation d’une VMC (devis en cours…). Le renouvellement d’air est donc assez limité (il se fait par le biais du régulateur de température mais son action est insuffisante)… La seconde étant que la production laitière de l’année est très inférieure aux prévisions initiales (des mails précédents vous en avaient expliqué les raisons), donc nous travaillons sur des petits volumes de lait, petit volumes de fromages, ce qui n’aide pas à « apprivoiser » l’espace.

Voilà donc en quelques mots les raisons de ce goût peu appréciable. Vous me croirez si vous le voulez mais cela me chagrine beaucoup de vous livrer des fromages comme ça… D’autant qu’on se démène corps et âme pour satisfaire les papilles de chacun… Il va sans dire qu’il n’y a aucun danger pour la santé.

 

Certains ont pu remarquer que je suis moins présente lors des distributions cette année que les années passées. En effet, plusieurs raisons à ces absences :

- La naissance de mon fils en mai 2018 : forcément, un petit bout nécessite de l’attention et étant seule avec lui une bonne partie de la semaine, je ne peux pas toujours me déplacer et l’amener aux distributions…

- Les aménagements suite à l’arrivée d’Axelle : comme l’agrandissement des bâtiments, parcs de pâture, installations nouvelles etc. n’ont pas été anticipées en fin 2018 (l’hospitalisation de mon compagnon et de Ragnar mon fils qui se faisait opérer du cœur, ont fait que j’étais peu présente en ce qui me concerne), nous sommes contraintes Axelle et moi de les mener à bien en parallèle de notre activité qui, pourtant, nous occupe déjà pas mal….. Nous avons donc profité du soutien des producteurs du site ainsi que des amapiens pour, de temps en temps, ne pas nous déplacer lors des distributions.

- Cette année, première depuis 3 ans que je suis ici… j’ai pu prendre 1 semaine de vacances ! Eh oui, à deux tout est possible ! On s’est donc donné les moyens Axelle et moi de partir l’une et l’autre, une semaine. Bien sûr, à tour de rôle, nous nous sommes retrouvées respectivement seule sur l’exploitation à assumer le travail des deux et c’était éprouvant, mais le jeu en valait la chandelle ! Mais évidemment qui dit vacances dit absence et certains d’entre vous ne m’ont donc pas vue pendant cette semaine-ci.

- Et puis aussi, petit rappel : je livre cette année 10 sites de distribution, dont les jours de livraison sont les mercredi, jeudi et vendredi. A raison d’une distribution par quinzaine, je ne peux pas me dédoubler et ne peux malheureusement pas être présente aussi souvent que souhaité…

 

Nos aménagements, installations et progrès de l’année :

- Fromagerie : outre le problème cité plus haut, la nouveauté de la fromagerie induit d’autres problématiques, notamment le développement de la flore de couverture (= la « croûte » du fromage). En effet, elle a du mal à se plaire dans le local. Nous essayons plusieurs méthodes, changeons de processus, remettons en questions presque au quotidien nos savoir-faire pour trouver LA solution efficace. Je reconnais que je n’imaginais pas combien il serait compliqué de mettre en service cette nouvelle fromagerie… Ce n’est pas de tout repos et très préoccupant.

- Salle de traite : depuis un peu plus de trois semaines, la nouvelle salle de traite est en fonction. Il était temps ! Traire à quatre pattes dans l’air paillée au milieu des chèvres devenait vraiment éprouvant…. Après le « dressage » des chèvres pour se faire traire dans cette nouvelle installation, il a fallu nous aussi prendre nos marques. De nombreux arrangements sont à prévoir mais c’est fonctionnel donc on s’y penchera à nouveau dès qu’on gérera moins d’urgences.

- Machine à traire : suite au faux bond des plombiers en début d’été, nous n’avons pas encore de chauffe-eau donc pas d’eau chaude pour le nettoyage de la machine. Nous sommes donc contraintes de la transporter en tracteur chaque jour jusqu’à la fromagerie, pour l’y nettoyer. Elle n’a pas apprécié et nous avons eu quelques pannes (notamment un pulsateur (qui donne le « rythme » pour la traite), deux tuyaux (où coulent le lait jusqu’aux bidons), le manomètre (pour la mesure de pression)…). C’est actuellement résolu et nous croisons les doigts pour avoir au plus vite notre eau chaude sur place et épargner ainsi les allées et venues à la machine qui n’est pas faite pour ça.

- Les parcs intérieurs des chèvres : ne sont pas encore terminés. Il nous reste encore 3 auges que nous espérons pouvoir poser courant septembre. Heureusement, ces 3 auges manquantes ne limitent pas la surface actuelle pour chaque chèvre, et chacune a suffisamment d’espace dans le bâtiment.

L’installation des abreuvoirs est également à prévoir pour le mois de septembre car elles boivent actuellement dans de grands bacs d’eau que nous devons régulièrement remplir manuellement.

- Les parcs extérieurs pour la pâture : même si nous n’avons pas pu parquer comme on le souhaitait par manque de temps, 4 parcs sont fonctionnels pour les chèvres. On souhaite en faire un cinquième un peu plus loin mais on manque de matériel. Une commande est donc à prévoir dès que possible…

- Curage du bâtiment (= enlever toute la hauteur de fumier) : c’est à prévoir également pour septembre, en tout cas avant la mise au bouc.

 

Les animaux :

- Les chèvres : le troupeau compte actuellement 54 chèvres dont 48 qui font du lait. On a en moyenne une petite cinquantaine de litres de lait par jour. Globalement, le troupeau est en bonne santé. Il y en a cependant quelques-unes qui ont été très affaiblies par le début d’année chaotique et qui ne parviennent pas à remonter la pente, ou qui ont été très affectée par le « mélange » avec les nouvelles chèvres bretonnes arrivées début janvier, et qui retrouvent très difficilement leur place dans le troupeau.

- Les 21 chevrettes : des pesées seront réalisées cette semaine pour voir où elles se situent dans leur croissance. Les mauvaises conditions du bâtiment les ont beaucoup affectées lors du sevrage et elles sont nombreuses à avoir des problèmes respiratoires, que l’on traite du mieux qu’on peut. Les grosses chaleurs et le fait que le bâtiment ne soit pas isolé ne les aide pas à récupérer. (Isolation du bâtiment = investissement à prévoir dans les années prochaines ?)

- Les boucs : ils seront 3 cette année pour gérer la reproduction du troupeau. Linus (père) et Nostradamus (fils) s’occuperont des mères, tandis que Popeye (nouveau issu d’une autre exploitation, né au printemps) s’occupera des chevrettes. Linus et Nostra sont dans leur parc extérieur pour leur plus grand bonheur, et maintenant que Popeye prend de la force et s’est bien acclimaté au microbisme de l’exploitation, nous allons pouvoir le sortir à son tour.

 

°L’alimentation :

- Au pré : évidemment, on manque d’eau, comme à peu près partout… Il n’y a plus grand-chose à pâturer au grand désespoir des chèvres (et de leurs chevrières !). Comme écrit plus haut, on espère pouvoir faire un 5ème parc un peu plus loin (là où a été réalisée une coupe de foin) qui semble un peu préservé grâce à la présence proche d’arbres.

- En bâtiment : nous distribuons de la luzerne matin, midi et soir, issue de la première et deuxième coupe du champ. Suite à des cafouillages logistiques, la première coupe a été coupée et est restée trop longtemps au sol avant d’être mise en bottes : elle est donc trop sèche et dure ; tandis que la deuxième coupe a été correctement coupée et mise en bottes mais à une heure trop chaude de la journée (problème de disponibilité de l’outil en question), et elle a donc perdu toutes ses feuilles car il faisait trop chaud : les feuilles sont devenues une poudre qui fait éternuer les chèvres à chaque repas et aggrave les problèmes respiratoires…. C’est donc « pas le top » côté alimentation pour cette année…. Nous recherchons d’autres solutions pour améliorer ça…

 

Nos perspectives pour la fin de saison :

- Reproduction : comme chacun sait, la chèvre est un animal saisonnier c’est-à-dire qu’elle n’est en chaleur qu’à une période donnée de l’année : l’automne. Pour être plus précise, les premières chaleurs apparaissent au solstice d’été, lorsque les nuits commencent à rallonger. Pour que les chevrettes puissent grandir le plus possible avant la venue du bouc, on prévoit la reproduction pour le mois d’octobre. De plus, une chèvre ayant une gestation d’environ 5 mois, cela fera des petits pour le début du printemps ce qui est optimal.

- Lait : on devrait donc avoir du  lait jusqu’en décembre, en tout cas pour les chèvres qui ne se seront pas lassées avant…

 

Point contrats AMAP :

J’y croyais dur comme fer, je les espérais et sûrement vous aussi…. Mais il n’y aura malheureusement pas de tomes cette année. Notre faible production ne s’étant pas améliorée depuis le début de l’année (ce n’est malheureusement pas comme un semis de carotte qu’on peut réitérer en cas de pépin), nous n’aurons pas la possibilité de fournir les tomes contractualisées. Après en avoir longuement discuté avec certains d’entre vous, j’en viens à la proposition suivante : pour ceux qui le souhaitent, les chèques correspondant aux commandes des tomes leur seront restitués (que chaque amapien en fasse la demande au référent en question, qui pourra m’en informer). Cependant, certains auront peut-être la volonté de me laisser les chèques en question, dans un but de soutien dans cette année catastrophique. Ce n’est évidemment pas une obligation et que chacun se sente libre de faire comme bon lui semble. Aucun jugement ne sera fait dans un sens comme dans un autre, et je remercie de tout cœur ceux qui voudront nous être solidaires dans cette démarche.

 

Les chevrières :

- Axelle et moi sommes revenues reposées de nos vacances respectives mais le repos à peu duré. Cette année étant très difficile physiquement et psychologiquement, nous puisons dans nos énergies et cela s’en ressent... Nous sommes tout de même contentes de voir ce qui avance et on espère que tout ce qu’on doit encore entreprendre comme aménagements ou travaux sera fait avant Noël ! Il ne faut jamais désespérer.

- Ragnar : mon petit bonhomme grandit bien et est une joie de vivre. Il fait ses premiers pas depuis peu, arbore fièrement ses 3 dents et demi, et adore nourrir les chèvres. Il aura un rendez-vous de suivi à l’hôpital Necker à Paris dans la première semaine de septembre. On espère bien sûr que tout ira bien, puisque rien ne laisse suggérer un problème quelconque (pour rappel : il devra se faire à nouveau opérer du cœur vers ses 3 ou 4 ans).

 

Perspectives 2020 : j’en ai touché quelques mots à certains d’entre vous, l’année 2020 est encore incertaine en ce qui me concerne. Le 19 janvier verra la fin de mon contrat actuel dit contrat CAPE (Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise) au sein de la coopérative Les Champs des Possibles : deux choix me seront donc envisageables à ce moment-là.

Soit je décide de prendre des parts dans la coopérative et d’embrasser leur mouvement, et de devenir ESA (Entrepreneur Salarié Associé) : cela signifierait que je serai membre de la coopérative en tant que exploitante agricole et salariée.

Soit je décide de mettre fin à mon lien avec la coopérative et devrait laisser l’exploitation à un prochain couvé.

Pour plusieurs raisons, je suis actuellement dans une période de doutes à ce sujet et ce mois de septembre prochain sera décisif quant à ma décision. Vous serez évidemment informés de cette décision dès qu’elle sera claire pour moi, et je prévois d’ailleurs d’organiser une réunion où vous serez tous conviés pour en discuter et envisager l’année 2020 d’une manière ou d’une autre. 

 

Eh bien voilà ! Dans les grandes lignes, vous savez tout. 


Chaud les nouvelles ! - Des nouvelles de Xavier - Juillet 2019


Lors de mes dernières nouvelles, je vous précisais que la chaleur peinait à s’installer… la voilà sans ambiguïtés !

 

Je vais garder mon habituel optimisme que certains apprécient mais la période est vraiment dure. C’est vraiment dur de pratiquer l’agriculture et le climat ne nous aide pas. Je brûlais d’impatience de voir mes légumes d’été arriver, ils ont tous pris du retard à cause du printemps froid puis, bloqués par des températures inédites en début d’été. Deux semaines de retards pour l’ensemble de la serre après un si long hiver... Ce fut une épreuve de patience !

Cela étant, nous n’avons pas peur, avec Thomas, de la chaleur. Nos journées se sont adaptées et elles ressemblent à ça : dans les champs entre 5h et 6h du matin (y compris les jours de livraison) après une intense matinée, l’après midi démarre quand c’est possible (la plupart du temps finalement) après une courte sieste. Tous les jours, la journée se termine au coucher du soleil (je vous laisse consulter les éphémérides) avec de longs arrosages nocturnes. C’est fatiguant mais l’équipe que nous formons est top et nous relevons le défi malgré une concurrence sérieuse des herbes adventices qui, sans nous faire trop de mal, vont nous rendre les récoltes plus difficile.

 

Nous pouvons commencer à anticiper le résultat des récoltes pour l’hiver car même si rien n’est encore fait la tendance est palpable. Malgré nos installations qui nous permettent d’arroser les cultures beaucoup plus facilement, il est très compliqué de faire lever les semis. D’une part un arrosage ne vaut pas une bonne pluie estivale et rien n’est tombé depuis juin… -la loi des séries fait que les années se suivent et se ressemblent parfois- donc les graines peinent à bien lever (germer) ou à tenir dans le temps une fois germées (selon l’hypothèse, elles pourraient lever à la prochaine pluie ou sont mortes cuites après avoir fourni tous leurs efforts). Une fois lévées, je pense que je n’ai parfois pas le temps de les voir avant qu’elles soient dévorées par de petits coléoptères noirs nommés Altises qui prolifèrent particulièrement cette année et font beaucoup de mal également à nos très nombreux choux… y compris en pépinière. Le seul combat possible contre l’altise est l’humidité (ou les pyrèthre autorisés en AB… neurotoxique non sélectif que je n’utiliserai pas). Par ailleurs nous observons des régulations très impressionnantes de certains ravageur comme les pucerons ou des acariens qui disparaissent sous les crocs de leurs prédateurs naturels. J’envisage de refaire certains semis avec ou sans l’arrivée de la pluie mais les trop fortes chaleurs auront le même effets si elles se réitèrent.

 

Je porte une attention et une énergie folle à observer les semis, à les arroser, à les aider, à leur parler mais rien n’y fait, les nombreuses planches semées de chères graines de carottes, betteraves, navets et radis d’hiver sont décevantes. Ce n’est toutefois pas totalement nul avec sans doute de jolies betteraves qui commencent à bien s’implanter et quelques carottes disséminées qui maintenant tiendront probablement le reste de l’été. Attendons toutefois qu’elles traversent cette semaine encore bien compliquée… sauf… si elle se termine par une jolie pluie qui dure longtemps sans être violente (laissez moi rêver) !

 

Les fraîcheurs d’été que nous arrosons pourtant régulièrement (laitues, carottes fanes, fenouils, oignons blancs, blettes) souffrent fort des conditions climatiques, elles sont bloquées en terre et montent (fleurissent) vite ce qui les rend immangeables. Elles vont donc être prochainement soit absentes ou sporadiques dans vos livraisons. Les courgettes sont belles mais, pour les sauver nous avons du les arroser 2 fois pour le moment. C’est la première fois que j’arrose des courgettes ! Tout cela a rendu très difficile voir impossible de prévoir les livraisons en avance.

 

Faisons un tour exhaustif des autres cultures, qui n’ont jamais été arrosées et qui ne pourront pas l’être. Les pommes de terre représentées par 12 variétés différentes aussi belles que savoureuses ne se portent pas trop mal. Bien sûr elles n’ont pas vraiment pu grossir et ne mûriront plus (normalement, cela se termine au 15 août) mais elles sont bien là. Elles ont encore une fois bravé la sécheresse qui les bloque pour le moment sous leurs monticule de terre protectrice ! Les oignons d’hiver, bien implantés pour la plupart, ont su s’en sortir. Ils n’ont pas beaucoup grossi mais nous les trouvons beaux et, privilège du maraîcher, nous les trouvons aussi très bons. Il y en a des jaunes et des rouges. Passons au courges, très nombreuses, très variées, elles se portent bien. Comme d’habitude à la ferme cette culture est réussie. Je vous confie que vous retrouverez au moins 17 variétés différentes dont des toutes nouvelles. Poireaux et céleris se portent plutôt bien malgré un démarrage chaotique pour les premiers. Ils manquent d’eau, bien sur, mais nous leur apporteront ce dont ils ont besoin si nécessaire même si cela prend quasiment une journée entière (ça a déjà été fait 2 fois). L’ail est magnifique, il est caché dans les herbes hautes mais il est prêt à être récolté bien que bloqué sous la terre durcie. Quand aux échalotes, elles seront bien là mais les rendements sont dérisoires, heureusement que nous en avons mis beaucoup. Globalement nous avons planté 30% de plus que l’année précédente mais je ne suis pas certain que cela se ressente sur les quantités livrées car les rendements s’annoncent faible. Il ne faut pas oublier que ces 30 % supplémentaires nous ont demandé quasiment autant de travail supplémentaire et exactement 30 % de frais supplémentaires qu’il faudra porter.

Mes méthodes de culture, difficile à mener dans ces conditions estivales vous offrent des légumes de très grande qualité et avec une capacité de conservation très importante. Ils ont probablement également une concentration en vitamines et minéraux énorme puisqu’ils subissent les assauts de leur environnement qui les marquent et les stressent. Ceci en fait de vrais légumes de terroir au goût et aux qualités du sol dans lequel elles poussent et millésimés puisque marqués par l’année en cours. Malgré les difficultés et l’intensité de notre activité, moi et Thomas, sommes très fier du travail que nous menons au regard de la qualité des produits que nous vous livrons. Il demeure très compliqué de produire de la quantité mais je pense que c’est le revers de nos pratiques vertueuses quelque soient les conditions dans lesquelles nous faisons pousser nos légumes. C’est aussi, et probablement surtout, le résultat d’un travail intense sur le très long terme avec un grand respect de la terre composée de Limons fragiles que nous cultivons, une attention portées sur le développement d’un écosystème varié (arbres, haie, mare, fossés, herbes folles,…), le refus de l’utilisation de produits pesticides autorisés en BIO, le refus d’irriguer nos jardins, etc. Tout ce travail ne se voit peut-être pas facilement dans nos livraisons, elles sont pourtant directement l’image de la ferme et de l’amour que nous portons chaque jour pour mener à terme nos cultures. Chaque année nous améliorons et modifions nos pratiques pour faire face au climat difficile dans lequel nous évoluons, d’habitude les années ne se ressemblent pas...

 

En venant à la ferme, vous pourrez constater l’ampleur de la tâche qui nous incombe, la diversité de nos compétences et de nos actions et la qualité de ce que nous construisons. La ferme vous est ouverte toutes l’année, en semaine durant nos heures de travail et lors des journées organisées à la ferme. La fête de la ferme est prévue le dimanche 8 septembre prochain, nous vous y attendons nombreux avec des victuailles à partager et des idées d’activités ou de thèmes d’échange. Nous organiserons un barbecue, des temps de visite et d’échange. Il fera beau ! Après les pluies estivales tant attendues…(laissez-moi rêver bis) Nous commencerons la journée à 10h par un temps d’échange sur nos pratiques, l’état des lieux global de la ferme, les perspectives de fin d’année et pour 2020. Pour ce moment matinal, il faudra au moins un représentant de chaque AMAP mais plus nombreux nous serons et mieux ce sera. Nous commencerons les visites et festivités à partir de 11h30.

Merci beaucoup de m’avoir lu jusqu’au bout, vos retours sont important pour nous soutenir dans nos tâches quotidienne puisqu’ils sont le résultat de nos efforts permanents pour vous apporter le meilleur, le mieux possible.


Des nouvelles de Xavier - Juin 2019


Le mois de juin est arrivé mais la chaleur peine à venir. Avec Thomas nous travaillons dur pour mettre en place les cultures et maintenant pour les entretenir et, bien sûr, pour récolter. La météo est plutôt fraîche et les pluies assez abondantes. Cela a pour effet de booster les herbes adventices qui poussent plus vite que nous avons le temps de les retirer ou de les couper ! Les cultures en serre poussent plus lentement, pas de problèmes majeurs à l’extérieur pour le moment. Les limaces sont ressorties en masse également, j’avais perdu l’habitude puisque c’est en 2016 qu’on en a vu autant dans les jardins. Nous avons pour énormément planté et développé des méthodes pour désherber en binant avec le tracteur afin de gagner en efficacité (remplace le désherbage manuel herbe par herbe quand c’est possible). Globalement je ressens que la terre de la ferme, les limons de Toulotte, retrouve de la vie et réagit mieux aux événements pluvieux en particulier.

 

Nous avons planté pour l’été dans la serre près de 1000 pieds de tomates, 500 poivrons et quasiment autant d’Aubergines, de concombres et de melons. Quelques piments aussi et des herbes aromatiques aussi alléchantes que de la verveine citronée, de l’estragon, de l’origan, des thyms et des basilics divers. La serre est pleine, elle ne l’aura jamais été autant jusque là ! Cela totalise plus d’un kilomètre de planches de légumes gardés à l’abris. Dehors, les plantations sont majoritairement déstinées à assurer notre automne et hiver prochain ; on retrouvera une demie douzaine de variété des pommes de terre que nous protégeons des doryphores avec acharnement, des oignons rouges et jaunes, des courges si variées qu’il est difficile de les compter, et vont suivre très vite poireaux, choux, carottes, betteraves, radis d’hiver, etc. Cela occupera in fine plus de 2Hectares de planches de légumes. Maitenant, tout cela est accompagné des bandes d’arbres fruitiers, qui en ce moment sont bien fleuries !

 

Entre mai et juillet, c’est toute l’année qui vient qui se prépare et se joue. Et après une année comme 2018, il me faut être patient et solide pour attendre le retour réel des légumes et l’entrée dans un cycle de production continu. Comme vous pouvez le vivre à mes cotés, il y a une grande inertie dans le démarrage d’une saison maraîchère, ce n’est pas simple de s’y habituer d’autant plus que dans ces moments nous devons assurer l’ensemble de l’année qui vient. En effet, les cultures mettent au minimum 6 à 8 semaines pour arriver à maturité (radis, laitues) et jusqu’à plus de 12 mois (Poireaux, Céleris,…). Pendant ce temps, il faut s’en occuper ardemment du semis à la récolte. Nos méthodes de travail et notre exigence environnementale vous assurent des produits très frais (récoltés dans les 48 heures qui précèdent la livraison la plupart du temps) de grande qualité gustative (terroir, sans irrigation) et une belle capacité de conservation le tout de façon naturelle et en redéveloppant un écosystème le plus autonome possible. En étant parti en 2015 d’une terre très exploitée et totalement nue, ce travail nous prend énormément de temps et d’énergie.

 

Au mois de mai, en plus des nécessaire travaux champètres nous avons consacré une semaine à la mise en place de la sécurisation de la ressource en eau de la ferme. Nous arrosons uniquement avec de l’eau de pluie qui suit un parcours le plus naturel possible pour arriver jusqu’à une mare creusée l’an dernier. Nous avons créé un second bassin complémentaire pour stocker plus d’eau et nous avons développé un réseau qui nous permet d’avoir accès à cette eau en tout point de la parcelle (350ml de tuyaux). Un système de pompage, installé à la création de la ferme se charge de distribuer l’eau avec une pression adaptée. J’ai pu financer ces travaux qui nous permettent une meilleure autonomie grâce au don d’une fondation privée.

 

Durant l’été qui arrive dans quelques jours, nous poursuivrons les plantations à l’extérieur et nous aurons beaucoup de récoltes à réaliser il faudra aussi libérer nos légumes des herbes concurrentes qui poussent fort. Si vous le pouvez et que vous le souhaitez, n’hésitez pas à passer à la ferme en semaine ou les jours fériés. Je vais me reposer 2 jours les 15 et 16 juillet en particulier et Thomas aura sans aucun doute besoin d’un coup de main. Je vous accueillerai également le samedi 20 juillet pour une journée à la ferme. C’est assez compliqué pour moi d’organiser plus de journées à la ferme le Week-end mais vous êtes toujours les bienvenus en semaine si vous le pouvez et les samedis ou dimanche auxquels nous vous invitons.


Des nouvelles de Xavier - Mai 2019


Commençons par un petit point météo, depuis les inondations de l’hiver et du printemps 2017-2018, nous n’avions pas vu beaucoup d’eau. Toutefois, suffisamment pour ne pas trop s’alarmer sur le démarrage de cette nouvelle année 2019 mais pas assez pour être rassurés par des stocks d’eau de pluie qui nous permettraient de tenir plusieurs semaines.

 

Mais c’est fait, il est tombé entre jeudi et samedi dernier près de 80mm d’eau, soit presque 2mois de cumul moyen. Ce qui a été un peu stressant surtout juste après les travaux que nous avions réalisés pour pourvoir stocker de l’eau de pluie et arroser nos cultures. En réalité, plus de peur que de mal mais quand même un paysage aquatique a dominé le WE et les mouvements de terrains nécessaires au passage des tuyaux ont été bien ravinés. La bonne nouvelle est que les travaux sont quasiment terminés et que nous avons commencé à utiliser cette nouvelle ressource pour permettre de belles reprises de nos plantations extérieures.

 

Notre agriculture est vraiment très exposée aux aléas divers, météo bien sûr mais aussi prédateurs comme les rongeurs, gastéropodes, les lapins et lièvres, les chevreuils ou encore les sangliers ainsi qu’aux maladies (champignons, bactéries,…). Nous protégeons les légumes avec des moyens physiques, et pour l’instant on peut dire que les dégâts sont légers mais de nombreux choux de printemps ont quand même été touchés. Heureusement que vous êtes là car c’est à la fois un gros challenge de vous apporter le plus régulièrement possible notre meilleure récolte possible mais aussi une inestimable sécurité dans un métier aussi aléatoire. Je tiens à vous remercier encore pour votre patience cet hiver et début de printemps, les légumes nouveaux arrivent petit à petit et les cultures d’été sont déjà presque toutes implantées. Les légumes que vous retrouvez en ce moment ont été semés à la ferme entre octobre dernier (carottes) et mars (radis). Avant d’arriver jusqu’à vous, ils ont demandé beaucoup de travail : semis (tous faits à la ferme), arrosages manuels, de l’attention et des petits soins selon les conditions de pépinière, implantation dans les planches cultivées, arrosages, de l’attention encore, désherbages, etc. Avant de récolter en prenant bien soin de répartir au mieux dans les distributions sans risquer de perdre des légumes (montaison, sénescence, piquant ou creusement,…). Le métier de maraîcher demande vraiment une présence permanente auprès de ses cultures et une expérience qui permet de comprendre aux mieux les centaines de paramètres qui entourent la réussite des cultures.

 

Je prends pas mal de notes pendant l’année mais je n’ai pas toujours le temps de les consulter. Je viens de le faire. Je peux donc vous dire avec assez de certitude que les livraisons vont reprendre avec de plus beaux volumes à partir des semaines 22-23 quand les pommes de terre nouvelles et les courgettes commenceront à arriver en premier. Toutefois, nous avons aussi de belles cultures plus inédites qui pourraient arriver avant et qui sauront vous surprendre par leur goût et qualité si ce n’est pas par leur volume. Ce n’est pas facile pour nous de venir avec des petites quantités de légumes alors que le travail est des plus intense aux champs dans le même temps. Toutefois, ce petit retour en arrière m’a permis de me rassurer car chaque année cette période ressemble un peu à cela avant l’arrivée de la période d’abondance. Je compte sur une belle année qui nous permettra de faire des stocks de légumes pour l’hiver et ne pas revivre cet épisode fâcheux de 2018.

 

Thomas va vous livrer les prochaines semaines, vous ferez connaissance avec lui, qui m’accompagne chaque jour pour mener à bien les cultures de vos légumes ; et maintenant pour vous les livrer également de temps en temps. Nous souhaitons vous apporter des plants (de tomates en particulier) mais je n’ai pas pu organiser de commande cette année car nous n’étions pas en mesure de gérer le temps et la logistique nécessaires. Je pense que nous le ferons l’année prochaine. Ce sont les plants que nous avons fait en plus, nous vous laisserons une boite pour participer aux frais (qui sont autour de 2€ par plants)

 

J'espère que ces nouvelles vous permettent de vous rapprocher un peu plus de la ferme où poussent vos légumes.


Des nouvelles d'Alexandre - Novembre 2018


Comme je le fais régulièrement je vous propose aujourd'hui de vous faire un petit bilan de manière globale de mon exploitation sur la période allant de septembre 2017 à juillet 2018. C'est également la possibilité pour moi de vous remercier pour votre engagement dans mon projet de création de ferme en agriculture biologique. Votre engagement a été primordial pour le lancement de mon projet il y a maintenant 2 ans mais également pour sa bonne marche dans son développement !!

 

Tout d'abord au niveau de la volaille de chair.

C'est donc ma seconde année de production qui vient de s'écouler et le bilan est bien meilleur que sur la première année avec une production bien mieux maîtrisée tant sur le poids que sur la gestion des sur-plus. Pour rappel , la première année je travaillais avec 50% de mâles et 50% de femelles dans les poulaillers sur une durée moyenne d'élevage de 105 jours, ce qui a été très dur a supporter économiquement car les volailles faisaient 2,45kg de moyenne sur un engagement de 1,9kg (cela faisait environ 5€ de perdu par volaille) !

Après avoir essayé différents types de réglages notamment en passant à 92 jours de moyenne de durée d'élevage nous étions arrivé à 2,1kg de moyenne à la fin de la première saison soit en juillet 2017. Cela était toujours impossible d'espérer gagner décemment ma vie avec un décalage de 200g (soit 2€) entre le prix du contrat payé par l'amapien et le prix réel de la volaille. Deux solutions étaient possibles, soit augmenter le grammage du poulet dans le contrat ce qui aurait automatiquement augmenté le prix du contrat ou alors baisser le grammage des volailles pour maintenir le prix.

 

Comme vous le savez j'ai choisi de baisser le grammage pour éviter d'augmenter le prix du contrat car ce dernier a déjà augmenté de manière mécanique avec l'augmentation de mes charges (notamment +7,8% en 2 ans sur le prix des céréales bio, +52% de frais d'abattage dû au fait que j'ai changé d'abattoir afin de pouvoir notamment bénéficier d'une transparence totale sur les pratiques d'abattage en passant de 1,90€ par volaille à 2,90€ !, +6% sur le gaz, +21% sur le fioul et les diesel,etc..). Décision à donc été prise de baisser le grammage, cela a été possible car je suis sur un rapport de 1/3 de mâles pour 2/3 de femelles. Le couvoir se trouvant souvent avec un excédent de femelle, je peux donc avoir plus de femelles quand ils sont en excédent et ce pour le même prix ! Cela évite de faire de la sur-production pour le couvoir et cela à donc permis d'arriver à un poids de 1,99kg par volaille soit 90 g de plus que le contrat ce dont je suis satisfait ! J'ai produit 6000 volailles sur cette saison soit 2000 de plus que l'année dernière. Cela m'a vraiment soulagé économiquement.

A noter qu'il a fait très chaud cette année et cela a réellement impacté le poids des volailles pour la période du printemps/été. Lorsqu'il fait chaud, les volailles se nourrissent moins, consomment plus d'herbe et grossissent donc moins. Ce sont les lois de la nature !! Et ce sont des choses à accepter lorsque l'on travaille en plein air, le confort et le bien être des volailles sont à ce prix !

 

Concernant les œufs, je suis resté sur la même production que l'année dernière soit environ 40 000 œufs (130 œufs par jour en moyenne). La grande différence a été que je n'ai eu aucune perte cette année (lors de la première saison j'ai distribué plus de 2000 œufs gratuitement). Cela a été le résultat d'une erreur de ma part et cela a induit le fait que je n'ai pu vous livrer avant mi-septembre. Par contre j'ai pu rattraper ces livraisons dès que je me suis retrouvé en période de sur-plus. Ce modèle va induire une sorte de saisonnalité basée sur le rythme de ponte des poules avec de temps en temps des œufs en plus dans le panier lors des périodes de sur-plus et c'est un modèle qui est économiquement plus viable pour la ferme ! J'ai eu 150 poules l'année dernière et j'en ai pris 200 cette année. J'aimerais pouvoir en avoir 250 à terme.

 

Bref tout cela est vraiment très positif mais il y a eu 2-3 points noirs cette année. Notamment une très très très longue période de pluie (vos maraîchers pourront le confirmer) qui ont rendu très compliquées les opérations de déplacement et de nettoyage des poulaillers. 4 parcours de volailles ont été très abîmés par le passage du tracteur pour déplacer les poulaillers. En effet je travaille avec 2 parcours par poulailler afin d'offrir une bonne qualité d'herbe aux volailles mais cela m'oblige à déplacer les poulaillers, ce qui est très difficile lorsque le sol est trop détrempé. J'ai surtout failli rester bloqué une fois et j'ai dû utiliser un outils mécanique d'un confrère à la fin du printemps pour aplanir les parcours abîmés. Ensuite j'ai eu deux soucis mécaniques majeurs sur mon tracteur et sur mon camion. J'ai cassé le turbo sur mes deux véhicules (2500€ de réparation sur le tracteur et la garantie à couvert les frais de réparation du turbo sur le camion). Mais j'ai du louer un véhicule frigorifique sur une période de 3 semaines pour faire mes livraisons à 100€ par jour de location...

 

Enfin j'ai réussi à honorer tous mes engagements cette année même si ce fut juste pour les œufs (ça devrait aller mieux cette année !!) ! Comme je vous en ai déjà fait part, il n'est pas toujours aisé de mener à bien l'élevage et c'est une réelle source de satisfaction (et de soulagement) de pouvoir vous rendre en poulets et œufs, la confiance (et l'argent) que vous avez placés dans notre contrat d'association de maintient en agriculture paysanne !!

Vous l'aurez compris en lisant ces quelques lignes, je suis très heureux de mes partenariats en Amap ainsi que de mon travail à la ferme et j'espère que cela va continuer en s'améliorant sur l'année à venir.